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Techniques de la photo

20 novembre 2011

Ce qu'on n'a pas encore dit sur le Fuji X10

Nombreuses mises à jour apportées à cet article depuis le 17 novembre 2011.

Carnet rose sur mon blog, ce 17 novembre : un petit Fujifilm est arrivé, qui se prénomme X10. Le dernier né des compacts experts surclasse ses principaux concurrents, pour le moment. Le X10 est le petit frère du X100, qui a obtenu un succès commercial considérable au début de l'année, malgré un tarif tonitruant (toutes les marques veulent maintenant avoir leurs X, on s'y perd). Le principe est le même : au-delà des qualités techniques, une physionomie rétro destinée à chatouiller la prestigieuse gamme des Leica.

IMG_8493_Raw

La prise en mains de l'objet a nécessité un bon moment (mais je suis particulièrement  empoté). Je ne vais pas redire ici ce qui a été abondamment décrit ailleurs, sur les caractéristiques, qualités et défauts de l'appareil. Quelques liens suffiront, en bas d'article. Je me contenterai de détailler les petits soucis et bonnes surprises de cet accouchement.

Première impression : du lourd, solide et précis.

Ceux qui préfèrent la dragonne à la courroie tour-de-nuque, feront mieux d'y renoncer : le X10 est lourd. Compact, peut-être, mais "bijou", sûrement pas. Tout est verre et métal. Haut et bas en magnésium de fonderie.

C'est donc du robuste, néanmoins très maniable. On sent que chaque pièce mobile est prévue pour durer des lustres. Il n'y a aucun jeu,x10_couronnes rien d'approximatif ou de mou. Pas de ces économies à deux balles qu'on rencontre sur trop d'appareils, même haut de gamme (sauf une, de plus en plus fréquente : la longueur ridicule du câble USB). L'usinage est une perfection, les molettes tournent bien et résistent juste ce qu'il faut aux crans. Le bouchon d'objectif, par exemple, est un plaisir à placer et enlever, il vient coiffer la couronne des focales, ajusté au micron près. On le perdra, certes, c'est fatal, mais il ne tombera pas tout seul. L'idéal serait de se passer de ce bouchon, en plaçant d'emblée un filtre de protection, neutre ou UV (quoique certains jugent que c'est une cause de flare). La lentille frontale, en effet, est très exposée. Mais ce n'est pas si simple (voir encadré en fin d'article).

La taille va de pair avec le poids. Le X10 n'est pas à proprement parler un compact de poche. Ou alors, de grande poche, du fait de son objectif qui reste proéminent au repos. Mais il sait se faire discret et tient convenablement son rôle de complément quotidien à un reflex. Plus, en tout cas, que ces nouveaux hybrides, Nex surtout, qui ressemblent à des monstres des abysses.

Deuxième impression : un foisonnement d'options.

Complexe au premier abord. C'est un appareil expert et non un jouet pour photos de sports d'hiver. Bien sûr, on peut se contenter de l'automatisme intégral, présenté comme suffisant dans la majorité des situations. Mais ce n'est pas pour son automatisme qu'on a acheté un X10.

Le petit bouquin, complet et bien illustré, n'étant pas un modèle de limpidité cartésienne dans sa rédaction, l'apprentissage peut être laborieux, d'autant que certains jugent les menus touffus. Si on découvre complètement le système Finepix, il faut prévoir un certain temps d'acclimatation, selon le niveau de QI.

Côté simplicité, on apprécie le paramétrage possible de la touche Fn, mais aussi, depuis la mise à jour du firmware 1.03, celui de la touche RAW (quant à la molette des fonctions, elle propose deux options, C1 et C2, entièrement paramétrables). La molette de correction de luminosité, qui tombe bien sous le pouce, permet des ajustements précis et faciles.

Troisième impression : une batterie de secours sera utile.

41D3mnsfpALHeureusement, j'avais eu la bonne idée de mettre la batterie en charge dès le déballage, car elle est fournie complètement vide. L'opération, jusqu'à extinction de la led jaune du chargeur, est annoncée pour 150 minutes. Elle en a pris 130, mais c'est long. Cette batterie, de capacité moyenne (1 000 mAh), est juste suffisante, surtout si on sollicite le flash. Elle est annoncée pour une autonomie de 270 photos, ce qui n'est pas énorme. Il vaut mieux choisir l'option "économie d'énergie", limitant la luminosité de l'écran LCD, et éviter celles de la mise au point permanente et de l'allumage rapide. Cette dernière option est très gourmande, et elle consomme même si le contact est coupé, ce qui peut réserver des surprises. L'achat d'une batterie de secours paraît donc indispensable, et plus urgent que celui d'une sacoche à plus de 80 €.

Quatrième impression : une très belle qualité d'image.

Le piqué est tel qu'on l'attendait. Certes, à première vue, ce n'est pas celui d'un LeicVitrines_aux_Champs_Elys_es_004_Copiea avec objectif Summicron. Mais c'est très supérieur à la moyenne. Les couleurs sont belles, le bruit est supportable jusqu'à 1 600 ISO au moins, et l'ouverture de 2.0 au grand angle facilite le travail en conditions difficiles. Je n'ai, pour le moment, détecté ni vignettage ni aberrations chromatiques sur toutes les focales. Pas davantage de flare, ce chapelet de halos de lumière survenant en contre-jour, ce qui révèle un traitement antireflet d'une rare qualité. Les deux options de macro permettent de s'approcher du sujet à un centimètre. Le zoom a une amplitude modérée, mais cela garantit plutôt sa qualité, les larges amplitudes imposant de gros compromis... Le grand angle d'équivalent 28 mm s'avère bien suffisant, compte tenu des distorsions qui apparaissent déjà à cette focale.

Traitement du Raw : les logiciels compatibles et celui de Fuji.

Le X10 est pourvu d'un Raw à extension .raf. Les grands logiciels de développement ont fait attendre plusieurs semaines leur compatibilité avec ce format. La version 3.6 de Lightroom prend en compte les .raf du X10, de même que Capture One, mais pas Photoshop Elements 9. Il faut passer à la version 10 de PSE pour profiter d'une mise à jour du module Camera Raw (version 6.6, à télécharger via l'onglet "aide"), qui accepte ces fichiers.

Quant à DxO, il reste le dernier absent de la liste des logiciels compatibles. Du moins pour Windows, car Aperture, pour Mac, ne s'est pas non plus mis à la page.

Par ailleurs, on peut recourir à deux logiciels gratuits (ou version shareware) qui permettent d'intervenir sur les fichiers .raf : FastStone Image Viewer (à éviter cependant car il ne traite que deux des trois couleurs RVB) et Raw Therapee (divers standards, dont Linux). Merci à Pueyo de me les avoir signalés.

De toute façon, un logiciel dédié est fourni par Fuji, appelé sobrement Raw File Converter. On l'installe depuis le DVD (en cliquant sur l'exécutable d'installation dans son répertoire, car la procédure par setup le snobe). Il n'est pas mauvais, loin de là, il est même plus complet que Camera Raw, qui renvoie la plupart des réglages au traitement sur Jpeg de Photoshop Elements. Mais je suis habitué à mieux (DxO est imbattable dans le traitement du bruit). Il fait sensiblement la même chose que le logiciel intégré de l'appareil lorsqu'il produit un Jpeg, à cette différence près qu'il nous permet d'opérer les ajustements nous-mêmes, avec un certain luxe de précision. Il offre aussi quelques corrections d'aberrations optiques et chromatiques. En fait, il ne faut pas se bloquer sur la première déconvenue d'un système captif : ce logiciel gagne à être connu et découvert. Je recommande le dossier d'aide html, véritable mode d'emploi, complet et détaillé, sans lequel on risque de passer à côté de bon nombre de possibilités.

Netteté : un détail remarquable est à signaler. On sait que l'accentuation est un processus complexe, qui doit être engagé en fin de traitement, et conclu par une accentuation de sortie. Ni DxO, ni Photoshop Elements ni Aperture ne proposent cette option finale. Eh bien, le petit logiciel de Fuji en est doté ! La manœuvre se manifeste au moment de la sauvegarde en Jpeg du fichier Raw traité.

Enfin, pour les amateurs du genre, l'impression directe est possible depuis le fichier Raw, ce qui n'est pas non plus une généralité.

Raw_converterRaw File Converter, le logiciel de dématriçage fourni. Efficace, mais un peu maigre quand même...

Conclusion.

   Tous paramètres pris en compte, le X10 est le meilleur compact expert du moment. Malgré la complexité des menus à première vue, on se rend vite compte que les principales options sont faciles d'accès. Le X10 est d'un emploi simple, sous réserve d'un minimum d'habitude, ce qui est l'une des premières qualités attendues de ce genre d'appareil passe-partout. En de nombreuses circonstances où on préfère ne pas se trop se charger, on apprécie de pouvoir emporter un appareil relativement léger, dont les performances s'approchent de celles d'un reflex. Certes, il ne pourra le remplacer en tout ! En plus, il est beau, le X10, ce qui ne gâte rien. Si vous êtes tenté, je prends le risque de le dire, après une utilisation très intensive, depuis le 17 novembre 2011 : n'hésitez pas..

Premières photos, prises les vendredi 18 et samedi 19 novembre 2011 à Paris
(meilleure définition accessible par clic vers flickr).

Batignolles_Montmartre_Fuji_X10___2_
Place Clichy à Paris.
Ma photo vedette sur Flickr, vue plus de 1 300 fois.

Batignolles_Montmartre_Fuji_X10___15_

Batignolles_Montmartre_Fuji_X10___9_

Batignolles_Montmartre_Fuji_X10___35_

UFA__8_

UFA__5_

UFA__1_

UFA (6)

Au début de la série, on aura reconnu Montmartre, la place du Tertre,
le campanile du Sacré-Cœur.
Les quatre dernières photos ont été prises dans la réserve
du Conservatoire national des Arts et Métiers, à Saint-Denis.
L'ensemble des photos prises depuis le 18 novembre 2011
est consultable ICI dans mon chapitre "Paris"
et LA dans mon chapitre "Oléron".



Prix en chute sur les sites proposant le X10

Depuis un an, les décotes successives ont porté le tarif de 530 € à moins de 400 €. Les principaux sites de confiance sont Amazon Digixo, Digit Photo, Darty, la Fnac, Materiel.net

On trouve aussi l'appareil en stock chez certains discounteurs, à des prix encore plus séduisants. Mais, quitte à passer par le web, pourquoi ne pas s'adresser aux quelques fournisseurs de renom, à la réputation à peu près irréprochable et au SAV rassurant, qui font assaut de décotes concurrentielles ?



Problème des "soucoupes surexposées" :
avantages du nouveau capteur


Un nouveau capteur, qui devait résoudre notamment le problème des "soucoupes surexposées", est opérationnel depuis le mois de mai 2012. Rappelons de quoi il s'agit, au départ de l'affaire : une bizarrerie sur certaines photos a été très discutée sur les forums. Il s'agit de points de forte luminosité, reflets de soleil ou pièces d'éclairage, qui se transforment en soucoupes de taille variable selon l'importance du point chaud. Ce phénomène est appelé sensor blooming par les Américains, mais il est très marginal. J'en donne un exemple ici, sur un extrait fortement agrandi d'une photo de la gare Saint-Lazare au crépuscule. Le phénomène est visible sur le feu rouge, à gauche, les trois réverbères, en haut, le phare de la moto, à droite, et un reflet sur la vitre de la voiture. En taille normale, il se remarque à peine.

Soucoupes_surexpos_es

Fuji a rapidement fait savoir qu'il se préoccupait du problème. Un mois et demi plus tard, c'était fait : un correctif est arrivé, avec une version 1.03 du firmware, et il est relativement efficace. Le changement, en valait-il la peine ? Il est certain que les utilisateurs exigeants attendaient cette nouveauté avec impatience et que les préventions contre le X10 pour cette seule raison devraient tomber. Mais, à moins de ne photographier que des réverbères et des reflets de soleil sur les carrosseries (et encore), il n'y a pas de quoi se mettre martel en tête.

Une version 1.03 du firmware a réduit le phénomène de manière presque satisfaisante (et apporte de nouvelles fonctions, comme la possibilité de reparamétrer le bouton Raw, comme le bouton Fn). Une version 2.0, sortie début octobre 2012, apporte de nouvelles fonctionnalités, dont une intéressante série de filtres. Téléchargeable ici. Pour voir quelle est la version de firmware installée, on procède de la façon suivante : pression d'abord sur la touche DISP BACK, puis mise sous tension simultanée de l'appareil, et la version s'affiche sur l'écran LCD. Se retirer prudemment par DISP BACK et éteindre l'appareil.

La mise à jour proprement dite nécessite des précautions, notamment une batterie bien chargée. Une opération avortée conduirait directement au SAV. Il suffit donc de télécharger le fichier sur l'ordinateur, de le transférer à la racine de la carte SD. Puis de replacer la SD dans le X10. Cette fois, au lieu de faire machine arrière après l'entrée par DISP BACK : appuyer sur OK. Prier pour que tout se passe bien pendant 90 secondes. Une crémaillère signale la progression de l'opération. Voilà, le firmware est à jour et l'appareil prêt à fonctionner selon ces nouvelles données. Noter que la procédure remet les réglages à zéro (notamment celui des date et heure).

Le nouveau capteur semble avoir complètement maîtrisé l'effet de blooming :

FujiX10-OLD
Avec l'ancien capteur...

FujiX10-NEW
Avec le nouveau.

 



Poussière dans l'objectif
et mauvaise expérience de SAV

 
Il y a eu peu d'exemples de retour systématique du X10 en SAV (hormis le cas particulier du changement de capteur). Mais, comme c'est souvent le cas, avec les matériels photographiques ou autres, mieux vaut ne pas tomber d'emblée sur un mauvais numéro... Le traitement assuré par la marque et/ou le revendeur peut tenir du parcours d'obstacles, ce qui constitue un scandale auquel on ne s'habitue pas.

Hormis le défaut très relatif des soucoupes (voir ci-dessus) qui a conduit à un changement de capteur, on ne constate qu'un seul problème, pour le moment : l'introduction de poussière dans l'objectif. Celui-ci étant inamovible, son nettoyage n'est pas à la portée de l'utilisateur. Fujifilm pourrait objecter que ses objectifs ne sont pas présentés comme étanches à la poussière et que leurs utilisateurs n'ont qu'à éviter leur emploi en milieu défavorable... Mais la marque semble reconnaître honnêtement qu'il y a une anomalie, même si elle paraît limitée. Il se peut, d'ailleurs, que la poussière ait été introduite lors du montage, les chaînes de production ayant subi les ennuis qu'on connaît. C'est le traitement de cette anomalie par le SAV et les services commerciaux qui peut laisser à désirer, et ce n'est pas spécifique à Fuji.

Notre ami ReflexNumerick, par exemple, vient de connaître une mauvaise expérience, qu'il décrit sur son blog. Rappelons qu'il s'agit d'un professionnel, qui sait se servir de son matériel avec les précautions d'usage et qui, au surplus, ne peut pas se permettre d'en être privé un mois entier. Sa relation des faits, qui partage les responsabilités entre Fuji et le revendeur Phox, est marquée par la prudence et l'objectivité. Elle n'en a que plus de force. Il fut un temps où les importateurs et les SAV choyaient au moins les professionnels (en leur concédant même le prix de gros !). Ce sont eux qui assurent la réputation d'un matériel, et cela incitait les commerciaux à leur dérouler le tapis rouge en toute circonstance. Mais ces temps d'efficacité semblent bien révolus. Comme si, en période de crise économique, on pouvait se permettre davantage de je-m'enfoutisme que sous les "Trente Glorieuses"...

ReflexNumerick avait précédemment détaillé son premier mois d'utilisation du X10, et l'expérience était très positive. On trouvera ici son intéressant article sur le sujet.

 


 
Bague de pare-soleil indispensable...
comme porte-filtre


Le X10 est pourvu d'un pare-soleil plutôt spécial. Il ne se fixe pas directementfile_90_4 à l'objectif mais par l'intermédiaire d'une bague d'adaptation maison. Le tube d'objectif n'est Pare_soleil_bague_X10entaillé d'aucune encoche où emboîter le pare-soleil en baïonnette, comme sur les reflex. Il comporte un pas de vis au diamètre de 39,7 mm. En principe, ce format ne correspond à aucun diamètre de filtre. Des utilisateurs prétendent avoir posé "sans problème" un UV de 40,5 mm, comme on en trouve très facilement sur les sites spécialisés. Expérience faite, je démens cette affirmation : ça ne rentre pas, sauf à forcer sur le premier niveau de filetage, ce qui est à déconseiller.
Par contre, plusieurs témoignages accréditent l'idée qu'un filtre de 40 mm reste exploitable, à condition d'en trouver.
Je viens de faire l'expérience, avec un filtre Marumi, commandé aux Etats-Unis à 26,62 $ (le délai est d'une semaine, mais attention : le tarif d'expédition pour la France, de 15 $, n'est pas indiqué, ce qui nécessite un échange de mails avec le vendeur... après la commande). Je dois dire que c'est la meilleure solution ! Ce modèle se visse et dévisse parfaitement, sans effort. Ses filetages externe et interne étant pratiquement au standard du X10, on peut y adapter la bague et le pare-soleil sans plus de difficultés. En outre, la qualité du traitement multicouche est digne des capacités antireflets du Fujinon. Enfin, ce filtre est si peu proéminent qu'on peut facilement le coiffer du bouchon d'origine ou de celui, en corolle, qui a ma préférence (voir encadré plus loin). Ceux que cette solution intéresse peuvent aussi se reporter aux adresses que cite Gidu, sur le forum Chassimages.

Reflet_flash_et_couronne_polarisantSi on choiChamps_Elys_es_et_flash_019sit la solution de la bague et du filtre de 52 mm, je signale qu'un polarisant est inutilisable avec le pare-soleil, celui-ci empêchant pratiquement l'accès à l'anneau rotatif du filtre (photo du haut à droite). Ce n'est pas grave, car le pare-soleil est superflu, le système optique étant parfaitement protégé du risque de flare. Deux détails encore, à propos de la bague, qui est ajourée, ce qui est esthétique mais nuisible, comme on va le voir. Un : le filtre ne protège pas la lentille frontale de la poussière. Deux : le filtre étant vissé plus d'un centimètre en avant de la lentille frontale, la lumière du flash intégré vient le frapper par derrière, au travers des jours de la bague (photo du bas à droite). Cela provoque un artefact important sur l'image, inquiétant de prime abord (photo de gauche). Il vaut donc mieux, en cas d'emploi du flash, retirer le filtre, à moins de s'astreindre à occulter, avec le doigt ou un adhésif, ces jours qui laissent passer l'éclair.

Bague et pare-soleil, en aluminium, sont vendus ensemble et ne sont pas fournis avec le X10. Le prix standard reste élevé chez les grands revendeurs français, mais on trouve des compatibles à meilleur prix hors des frontières hexagonales. Je donne ici des liens vers quelques sites (ce n'est pas exhaustif). Compter quand même le coût du filtre en sus, si c'est ce qui justifie l'achat, en évitant le bas de gamme sur un objectif de cette qualité. Un multicouche est recommandé, qui limitera le risque de flare (du côté de la cinquantaine d'euros minimum pour un polarisant, un peu moins pour un UV).

Les modèles d'origine Fuji - Les principaux revendeurs les proposent en ligne ou en magasin, généralement à une quarantaine d'euros, plus frais de port. Contrairement aux tarifs du X10 lui-même, ceux-là sont remarquablement stables. Mais ils ne sont plus du tout concurrentiels face aux prix des génériques. Les fournisseurs proposant le plus souvent le produit en stock sont : Amazon, Digixo, Digit Photo, la Fnac, Camara (surtout Comptoir Espace, le site du magasin Camara de Saint-Omer), Phox (dont MyShoPhoto, le site de la boutique de Saint-Médard-en-Jalles). Mention particulière pour Photo Galerie, site belge, qui a bien voulu m'indiquer, en réponse à ma demande de précisions, que seul le pare-soleil était proposé, sans la bague. L'inverse serait préférable, car le pare-soleil sans bague est inutilisable, et personne ne vend la bague seule... Or l'information, sur le site, peut prêter à confusion : la photo et le prix laissent supposer que l'accessoire est complet, d'autant qu'on ne s'attend pas à cette dissociation insolite.



Cinq accessoires qui peuvent être utiles

Thumn_gripOn compte deux accessoires ergonomiques, à vrai dire conçus pour d'autres appareils, mais qui semblent donner satisfaction. Sont-ils vraiment utiles, compte tenu des formes très étudiées du X10 ? C'est à l'appréciation de chacun. On trouve les deux sur eBay.

D'abord, l'appuie-pouce (thumbs up ou thumb grip), prévu pour le X100 et un peu surdimensionné, semble-t-il, pour le X10, mais parfaitement fonctionnel. Il se fixe dans la griffe porte-accessoire, en l'absence de flash externe, et facilite la préhension de l'appareil. On lira, dans les commentaires de ce sujet, le témoignage de Solent, qui a commandé le sien en Corée. Plusieurs modèles sont présentés ici, de 36 à 110 €, et un coréen .

Second accessoire, plébiscité et beaucoup plus raisonnable : un soft release button, qu'on pourrait appeler enButton_soft français adoucisseur de déclenchement. Conçu à l'origine pour des Leica de série M, il s'adapte facilement aux X100 et X10, puisqu'il se visse dans le filetage du bouton déclencheur, standardisé depuis des décennies (réminiscence voulue des argentiques et de leurs flexibles de déclenchement). Des utilisateurs assurent que cet accessoire, gros comme un pins, concave ou convexe et proposé en de multiples couleurs, ferait économiser une ou deux valeurs d'obturation, grâce au surplus de stabilité qu'il procurerait. On a un large choix ici ainsi que dans toute boutique Leica. Bernard71 me signale sa disponibilité, à 21 €, port compris, au magasin Photo Suffren, 45, avenue  de Suffren, Paris VIIème. Démonstration vidéo .

Puisqu'on parle de flexible de déclenchement, un tel accessoire peut être utile à qui veut se servir de son X10 en basseFlexible vitesse sans flou de bougé, le pied devenant alors indispensable. On n'en trouve plus guère, ou alors à un prix qui me semble prohibitif pour ce bout de ferraille... Il n'y a pas, en effet, de connecteur pour une télécommande filaire, comme sur les reflex
(question posée par Isa). Mais on peut visser l'extrêmité de ce vieil accessoire des appareils argentiques sur le bouton de déclenchement. Un exemple de proposition sur le web ici. Je ne suis d'ailleurs pas sûr que la légèreté du X10 permette cette utilisation, car la moindre vibration doit se transmettre. Mieux vaut utiliser le retardateur (conseil de Victor).

Protection__cran_X10Deux protections d'écran renforcées sont, elles, dédiées au X10. Pro-Photoshop, en Allemagne, en fournit une composée d'un sandwich de six couches, dont une de mince mais solide verre optique, à 16,89 €, port compris (peut se retirer facilement et sans dommage pour l'écran, car le collage est périphérique, mais ne peut pas être replacée). Elle est également proposée en pack avec l'ensemble bague-pare-soleil. L'autre est en polycarbonate, mais une rupture sans choc particulier a été signalée sur le forum Chassimages (disponible ici, elle est expédiée de Californie à environ 19 €, port compris).

Un bouchon d'objectif fixe peut remplacer celui fourni avec l'appareil (ce qui en évite les manipulations et la perte). Un diaphragme à trois éléments se déploie en corolle à l'ouverture de l'objectif et assure sa protection au repos. Disponible chez le même Pro-Photoshop.

Bouchon à diaphragme

Le tube du bouchon entre à forcer sur la couronne du zoom, dont il devient en quelque sorte solidaire : leIMG_8799 copie zoom se manipule ensuite par rotation aisée du tube du bouchon. Bien entendu, cet accessoire peut se retirer sans difficulté. Il est incompatible avec la bague d'adaptation porte-filtre et le pare-soleil. Je ne garantis pas non plus qu'il puisse s'insérer dans l'étui d'origine, mais il doit pouvoir entrer dans certains étuis plus généreux (et bien moins chers) qu'on trouve sur eBay. Les ailettes se déployant parallèlement à l'axe de l'objectif, elles n'occupent pas de place dans le viseur, excepté en position grand angle (photo ci-contre). Dans l'ensemble, et si on n'est pas trop attaché aux filtres et au pare-soleil, cet accessoire est un bon substitut au bouchon d'origine.

Enfin, pour diverses adresses vérifiées sur eBay, on se reportera avec profit aux liens fournis par Denis et Hugues, en page 2 des commentaires.



Vidéo

J'ai fini par me lancer dans un test de vidéo, le 11 janvier 2012 à Paris, car je ne pourrais prétendre avoir fait le tour de l'appareil sans cela. La séquence, de huit minutes en 1080 p, sur Youtube, avec mes commentaires, est présentée ici. Ci-dessous : un condensé de 2 mn 41. Mes conclusions sont plutôt favorables, même si le X10 ne fait pas beaucoup mieux que ses congénères. Par ailleurs, une expérience a été publiée en janvier sur l'excellent blog Vues d'Ici (déjà cité). On retiendra surtout le commentaire, qui est d'un professionnel et qui apporte des éléments d'appréciation intéressants.


 
Informations complémentaires

A noter pour les hauts ISO. - Les sensibilités de 4 000, 5 000, 6 400 et 12 800 ISO sont inaccessibles en Raw et Raw+Jpeg. Elles sont grisées dans les menus de toutes les options si on n'est pas en Jpeg seul. On peut toujours chercher ce détail dans le mode d'emploi, y compris dans le tableau des options (page 127)... Ces sensibilités imposent des résolutions basses S (3 Mpx) pour 12 800 ISO et M (6 Mpx) pour les trois autres. Ces résolutions s'activent automatiquement.

C1 et C2. - Deux fonctions paramétrables sont accessibles par le barillet supérieur (quelques doutes sur la méthode ont été émis). Elles fixent une fois pour toutes quinze options, sélectionnables par des coches dans le menu : AFF. REGLAGES PERSO. Il suffit ensuite de régler l'appareil sur les paramètres désirés, par exemple sous la fonction M, puis de se reporter au menu et de sélectionner REGLAGES PERSO. Choisir alors C1 ou C2. Le retour, par le barillet, vers l'une de ces deux fonctions, restituera les réglages conservés en mémoire. Commode pour accéder rapidement à une haute vitesse ou une ouverture donnée. Cela n'empêche pas, lorsqu'on est en C1 ou C2, de modifier à volonté les réglages retenus.

HDR. - Voir ici quelques essais et précisions sur ses options.

Les mystères du bracketing. - Le X10 propose le système de ces photos à réglages de luminosité décalés, prises en rafale de trois, qu'on nomme bracketing. Cette option, présente sur la plupart des APN évolués, reflex et compacts de plus en plus nombreux, sert surtout à produire une image à forte gamme dynamique, dite high dynamic range, ou HDR (voir le lien ci-dessus). La spécialité du X10 est d'offrir aussi des bracketings de sensibilité ISO, de simulation de film et de plage dynamique (pages 40 à 43 du mode d'emploi). Pour opérer la sélection, il suffit d'appuyer sur DRIVE, couronne secondaire, puis de sélectionner BRACKETING AE ou suivantes (les fonctions 2 et 3 déterminent les rafales simples). Mais là, déconvenue : les trois dernières options n'apparaissent pas. Le mode d'emploi est muet sur ce mystère. Il faut se reporter au tableau de la page 126 pour découvrir que ces options ne sont disponibles qu'en mode EXR, sous-réglages HR, SN ou DR... Or le tableau indique une disponibilité, aussi, dans les modes PSAM, ce qui est simplement faux !

Le casse-tête des options de stabilisation. - Le mode d'emploi n'est nulle part plus obscur que dans sa description des quatre options de stabilisation. Comme le sujet a fait l'objet d'une question dans le forum Chassimages, j'ai esayé d'y répondre. Voici mes conclusions.
      La description est succinctement abordée page 101. Elle ne semble faire aucune différence (à tort) entre le 1 et le 2, puis entre le 3 et le 4. Seul le "non" est explicite. Il est donc utile de se reporter au tableau de la page 129, où on constate que les quatre options ne fonctionnent pas dans tous les modes...
     1 - "Continu + mouvement" : l'option est active en continu. Elle ajoute à la stabilisation un réglage optimal de la vitesse d'obturation pour réduire le flou de bougé, lorsqu'un sujet en mouvement est détecté. Cette option est donc optimisée pour fonctionner avec l'EXR automatique, et elle est même la seule des quatre à fonctionner dans ce mode. Par contre, elle est inopérante dans les modes sans automatisme de la vitesse : S et M. Elle ne fonctionne pas non plus en mode vidéo (bien que, à l'expérience, j'aie un doute sur cette limitation). Je suppose que son usage continu de la stabilisation doit davantage tirer sur la batterie que ne le font les options 3 et 4.
     2 - "Toujours actif" : comme son nom l'indique (et comme la précédente), l'option est active en permanence. Elle fonctionne dans à peu près tous les modes, même le mode vidéo. Contrairement à la 1, elle n'a donc pas d'influence sur la vitesse d'obturation.
      3 - "Prise de vue + mouvement" est à peu près de même valeur que la 1, avec réglage de la vitesse d'obturation, sauf qu'elle n'est active qu'à la demi-pression sur le déclencheur, et naturellement à la prise de vue. Je présume que, de ce fait, elle est plus économique en énergie que les 1 et 2. Comme la 1, elle est inopérante en vidéo (même doute que pour la 1) et dans les modes S et M, mais également en EXR automatique.
      4 - "Photo uniquement" ressemble à la 2 : elle est compatible avec presque tous les modes, sauf qu'elle n'est active, comme la 3, qu'à la demi-pression et à la prise de vue. Elle est la seule à fonctionner dans le mode "panorama" du menu Adv, pour lequel elle est optimisée. Et, comme son nom ne le laisse pas prévoir, elle reste active en mode vidéo.
     Faire son choix dépend donc des modes favoris. Si on aime l'EXR automatique, l'option 1 s'impose. Si c'est l'automatisme en général, mais pas en EXR, c'est la 3. Si on préfère la continuité de la stabilisation et la vidéo, c'est la 2. Si enfin on souhaite (comme moi) couvrir le plus grand nombre de modes, y compris la vidéo et le mode "panorama", mais sans se soucier d'automatisme et d'une stabilisation en continu, c'est la 4. Evidemment, si on veut se passer de la stabilisation, c'est "non".

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8 juillet 2011

Compacts baroudeurs : le Sony DSC-TX10

Mise à jour du 14 juillet 2012 sur les problèmes d'étanchéité.

L'obsolescence des sujets est un risque qui guette les blogueurs amateurs, dès lors que des nouveautés (qu'on ne peut pas suivre matériellement) supplantent les matériels présentés. Sony met sur le marché un TX20, qui doit nécessairement prendre la place du TX10, objet du présent article datant d'il y a exactement un an. A vrai dire, je ne relève aucune différence notable entre la fiche technique du TX20 et celle du TX10. Sony a-t-il voulu, simplement, donner un nouveau nom à son baroudeur vedette, victime d'accidents d'étanchéité ? En tout cas, ce TX20 est sensiblement plus cher que le TX10, toujours proposé.

Mais, à la suite d'une série concordante de témoignages sur les défauts d'étanchéité du TX5 et du TX10, je suis obligé de modérer mon jugement sur cet APN, remarquable par ailleurs. Et c'est dommage car ses nombreuses qualités le rendraient très recommandable s'il n'appartenait à la catégorie "baroudeur" ! Ce qu'on attend d'un appareil étanche, c'est qu'il soit... étanche, jusqu'à la profondeur prescrite. S'il ne tient pas cette promesse, la moindre des choses est que le fabricant en assure le remplacement ou le remboursement, même hors garantie, en vertu des règles sur les vices cachés.

Heureusement, on compte au moins un retour positif, au sujet d'un problème d'étanchéité d'un TX5, dont vient de me faire part Beebz (haut de la page 2 des commentaires). Voici son message. Il est encourageant.

"Je reviens vers vous pour annoncer que Sony est intervenu directement avec le service réclamation. ils me remplacent gratuitement mon TX-5 (qui n'était plus sous garantie depuis 5 mois) par un TX-20.
Voici le mail envoyé :

Bonjour Madame R.,

Votre e-mail auquel vous avez joint les documents concernant votre appareil photo numérique Sony DSC-TX5, m’a été transmis. Vous faites part de votre déception quant au fonctionnement de cet appareil. Vous souhaitez l’intervention de Sony France.

J’ai le plaisir de vous informer que Sony France a décidé de vous proposer le remplacement de votre appareil photo numérique DSC-TX5 par un appareil neuf équivalent, issu de la gamme actuelle, de référence DSC-TX20 de couleur rose. Je vous invite à découvrir ce produit sur le site Internet www.sony.fr ou bien directement auprès du réseau de distribution.

Cette décision exceptionnelle a été prise afin de vous remercier de votre confiance en tenant compte de la date d’achat votre appareil photo numérique DSC-TX5.

Dès que cela vous sera possible, je vous remercie de me faire part de votre décision par retour d’e-mail. Par ailleurs, si cette solution vous convient je vous invite à me confirmer l’adresse précise à laquelle vous souhaitez que le nouvel appareil photo numérique soit livré, ainsi qu’un numéro de téléphone permettant au transporteur de vous contacter pour sa livraison si besoin.

Je me permets de vous informer que ce nouvel appareil bénéficiera de la garantie constructeur Sony valable un an à compter de la date de livraison.

Je reste à votre disposition.

Bravo SONY et Merci beaucoup !"

Il reste à souhaiter qu'il ne s'agisse pas d'une "décision exceptionnelle"...

______________

Pour les vacances, d'été ou de neige, qui n'a envie d'un compact "baroudeur" ? Un de ces petits appareils qui peuvent (en principe) tomber d'un mètre cinquante sans dommage, manger du sable et plonger à cinq ou dix mètres sous l'eau ? Plusieurs marques en proposent, avec un look plus ou moins choc et des couleurs de parasols. Il ne faut pas en attendre des qualités universelles, comme celles de certains compacts haut de gamme, voire experts. Ces appareils sont avant tout destinés aux photos de plage, de vagues, de canyoning et de petite plongée. Et, pour cet usage, ils font merveille.

Leur principal défaut est une légère déficience de piqué. Cela tient à la nature de l'objectif, presque systématiquement un modèle périscopique : l'axe focal est vertical, avec un prisme en tête et le capteur en pied du boîtier, les lentilles du zoom jouant sur cet axe. On ne peut, dans ces conditions, obtenir les mêmes qualités qu'avec un objectif classique, à axe horizontal et diamètre confortable, qu'il est cependant difficile d'étanchéifier (on en rêve, Sony le fera-t-il ?). Pour le reste, on retrouve les options de la plupart des compacts, avec une vidéo HD 720 dans la plupart des cas et une Full HD 1080 sur quelques-uns.

TX10_technique

Il est tentant de choisir, comme je l'ai fait fin juin 2011, un Sony DSC-TX10, qui présente de nombreux avantages par rapport à la concurrence (voir ici le test du site "Les Numériques", à la sévérité proverbiale, et ici la page d'achat d'Amazon).

Le TX10 succède au TX5. Le principal avantage réside dans la richesse des modes proposés. On relève notamment un HDR géré par l'appareil lui même : trois photos, ou plus si nécessaire, sont prises avec des expositions différentes et combinées par le logiciel intégré. Apparemment, il s'agit d'une exclusivité (provisoire ?) de Sony, qui concerne aussi les hybrides Nex. Les reflex proposent généralement cette option en bracketing, mais les photos produites doivent être traitées ensuite avec un logiciel approprié. Là, dès que les conditions de lumière deviennent difficiles, le TX10 lance son HDR et produit une unique photo, dont la gamme dynamique est améliorée pour éclaircir les zones sombres et réduire les zones brûlées. La rapidité de rafale permet une quasi instantanéité.

On note également un mode d'arrière-plan flou, l'appareil réglant la profondeur de champ en conséquence. Cette option est d'autant plus exceptionnelle sur les compacts que leurs caractéristiques de taille empêchent pratiquement de réduire la profondeur de champ de façon significative. On remarque aussi un mode de portrait crépusculaire au flash, qui s'apparente à la "synchronisation en vitesse lente" des reflex. Le mode panoramique est assez efficace, mais on le trouve maintenant sur nombre de compacts. Plus original est le mode 3D, encore rare sur un appareil mono-objectif (mais uniquement possible en photo, pas en vidéo)...

sony_tx10

 L'objectif est un Carl Zeiss f:3.5-4.6/4.4-17.7 (24-100 mm en équivalent 24x36) à stabilisation optique. Il permet la macro à un centimètre. Si son piqué ne brille pas plus que celui des concurrents, l'excellent capteur Cmos Exmor de 16 Mpx y remédie bien. On relève que ce capteur est de format 1/2,3 (4:3), de 4,6 sur 6,2 mm, c'est à dire la plus petite taille existante. Normal, sur un appareil de ce type. Ce qui est moins classique, c'est qu'il présente la même résolution de 16 Mpx que les capteurs Exmor dont Sony équipe ses hybrides Nex 5N, capteurs de format APS-C, d'une taille sensiblement plus grande, de 15,7 sur 23,7 mm. Evidemment, on n'obtient cette résolution équivalente du TX10 que grâce à des photosites plus petits : 1,5 µm contre 4,8 µm pour le Nex. D'où un bruit plus menaçant.

Malheureusement, il semble que le logiciel intégré veuille trop en faire. Il effectue un lissage qui, dans les cas extrêmes, détériore plus la netteté qu'il ne l'améliore. Mais, avec de l'habitude, on peut limiter ce zèle par des réglages appropriés. Chaque fois que c'est possible, le choix de la sensibilité nominale (125 ISO), accessible par le mode "programme auto P", permet de réduire le bruit au minimum et donc le lissage. De toute façon, ce léger défaut n'apparaît que par fort agrandissement. Or la destination de l'appareil n'est pas de concurrencer les reflex experts sur ce créneau...

L'écran tactile, qui commande presque toutes les options, permet de fixer une zone de mise au point qui sera conservée quel que soit le cadrage. Il présente une définition de 921 600 points, très confortable pour visualiser ses photos et vidéos dans les meilleures conditions.

J'en finirai par la vidéo : elle est Full HD et le micro est stéréophonique. Malgré la proximité des deux entrées de son, l'effet stéréo est bien réel. La mise au point automatique (AF) suit naturellement le mouvement : la vieille culture vidéo de Sony garantit les meilleurs résultats. Il reste possible de prendre une photo pendant une séquence vidéo (les deux fonctions ont chacune leur bouton). En principe, la prise de photo est même automatique si un sourire passe dans le champ, lorsque la fonction de repérage des sourires a été activée (je ne l'ai pas vérifié).

Une visite guidée du TX10 sur le site de Sony, ici, complètera l'information.

TX10_face_arri_re

En conclusion, le Sony TX10 semble le meilleur de sa catégorie sur bien des points, si on excepte... les problèmes d'étanchéité signalés (ce qui est tout de même rédhibitoire, hélas). Cette étanchéité est annoncée jusqu'à cinq mètres de profondeur. Deux types de cartes sont admis : la SD classique ou la Memorystick des appareils Sony. La batterie peut paraître légèrement insuffisante, et elle n'est rechargeable que dans l'appareil. On aura donc intérêt, même si ce n'est pas indispensable, à acquérir un chargeur classique (9,95 € chez Amazon) et une batterie Sony de secours (de 13 à 20 € chez Amazon, prix évoluant en hausse ou en baisse de quelques euros selon les jours). Eviter les batteries génériques, parfois... trop grandes d'un millimètre. La richesse des options rend le TX10 presque universel d'emploi. Il n'encombre pas une poche. L'usage permanent de la dragonne est une précaution indispensable. Je présente dans cet article un échantillon de photos hors d'eau, certaines tout de même très mouillées. Faute des vacances prévues après l'achat, je n'ai pas essayé le TX10 en vraie plongée. Je suis tenté de dire : heureusement...

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La Seine et Notre-Dame, depuis le quai de Montebello.
Le piqué n'est pas si faible que certains le prétendent.

Seine_TX10__4_

DSC00299_crop_100_
... Et crop 100 % de l'image précédente, sans aucun post-traitement.

Seine_TX10__6_
Le pont de la Tournelle, vers l'île Saint-Louis, en HDR "natif".

Seine_TX10__9_
Sous le pont de Sully, en HDR.

Seine_TX10__7_
L'île Saint-Louis vue de la rive gauche, en mode panoramique.

Seine_TX10__1_
La rue de Bièvre (Vème) au 4 mm. Distorsions inhérentes au grand angle non corrigées.

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Attention à la flaque...

Trocad_ro_TX10__3_Jeux d'eau du Trocadéro, en HDR.

Trocad_ro_TX10__4_

Trocad_ro_TX10__12_
Roller sportif dans les jardins du Trocadéro : obturation rapide et bonne rafale.

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Au cœur du jet d'eau.

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Les pieds dans l'eau.

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V_g_tation_TX10__9_
Après la pluie.

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Images parisiennes du crépuscule.

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8 juin 2011

Retouche : une proposition de loi très moralisatrice

Valérie Boyer, députée des Bouches-du-Rhône, a déposé une proposition de loi visant à encadrer sévèrement l'usage des photos retouchées dans les médias. Cette initiative parlementaire date de septembre 2009, mais elle était passée inaperçue. La députée vient de la réactiver en se disant 71095_36221321325_5763585_nsoutenue par une cinquantaine de ses collègues. Si cette proposition était votée, il deviendrait obligatoire d'indiquer en légende qu'une photo a fait l'objet d'une manipulation.

Pour que la loi ne puisse être contournée, toute illustration devrait être passée au crible d'un logiciel de contrôle, comme Tungstène. On ne sait encore si un nouveau département de police est prévu, avec des contrôleurs de la retouche armés d'un ordinateur portable.

On ignore tout autant si un autre logiciel est en préparation, destiné à débusquer les bobards politiques et hoax en tout genre dans les articles eux-mêmes. J'imagine déjà la mention : "Article ayant fait l'objet d'une déformation de la réalité".

"Aujourd'hui, on est choqué par le mensonge des mots, on peut attaquer en diffamation, alors que celui des photos est non seulement permis mais valorisé", explique Mme Boyer dans une interview accordée à la revue Compétence Photo (N° 22, de mai-juin 2011). Il serait facile de faire observer que, lorsque les mots mentent au point de provoquer un procès en diffamation, il y a une personne lésée qui demande réparation. Tandis que, lorsqu'un visage a été débarrassé de ses rougeurs et de ses poils sur le nez, personne ne se plaint.

C'est justement la retouche publicitaire qui, au départ, a motivé le courroux de la députée. Celle-ci s'est lancée dans une croisade (fort estimable) contre les causes de l'anorexie. Or on connaît le débat : à force de présenter des modèles d'une minceur inquiétante, en forçant la dose par des retouches exagérées, on a créé un type de beauté qui pousse des femmes à l'anorexie, une terrible maladie.

De bonnes raisons

De là à partir en guerre contre toute forme de travail logiciel sur les photos de presse et autres supports publics, il n'y avait qu'un pas. Il est franchi. Le plus intéresant, c'est que plusieurs grandes organisations de photographes professionnels approuvent la proposition. On en discute d'ailleurs au sein de la commission (une de plus) créée par le ministre de la Culture, le 25 mars 2010, à l'effet de "répondre aux grands défis conjoints du numérique, du patrimoine, de la création photo, mais aussi du photojournalisme".

Notons que pour bien manifester l'intérêt qu'il porte aux photographes, le gouvernement a patronné, en avril dernier, la remise d'un trophée à Fotolia, entreprise championne des microstocks, qui ruine le marché en vendant sur Internet des milliers de photos à quelques centimes d'euros pièce. Cette initiative a fait l'objet d'une lettre ouverte de protestation, adressée au ministre Frédéric Mitterrand par Bruno Fourmy, président de l'association PAJ (Photographes, Auteurs, Journalistes). Beau début.

J'ai toujours connu un monde du journalisme, photographes, rédacteurs et gens de micro, farouchement opposé à tout encadrement, qu'il soit éthique, déontologique ou corporatiste. Tant pis pour les excès, considérions-nous en substance, la liberté de publication est à ce prix. Voilà qu'on accepte, voire approuve, qu'une commission ministérielle planche sur le statut des photographes professionnels et que le Parlement tranche de leur liberté de publication. Ils ont, certes, de bonnes raisons de se préoccuper de l'emballement des techniques de communication. Nombre de leurs droits et de leurs vieilles franchises sont menacés. Et l'excès, justement, prend des proportions alarmantes.

Mais rappelons-nous la fable du pavé de l'ours...

 Voir mon sujet sur le débat de la retouche ici et sur l'observatoire du photojournalisme

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3 mai 2011

Commerce photo en ligne : les bons choix

Mis à jour le 10 mai 2012
(encadré final : le point sur sur le e-commerce).


Vendra-t-on encore du matériel photo en boutique, dans dix ans ?
La vente en ligne ne finira-t-elle pas par s'imposer ? Les statistiques favorables au "e-commerce" sont en telle évolution qu'il n'est même plus significatif de les présenter. Il est à prévoir que seules subsisteront les boutiques à forte valeur ajoutée dans des domaines pointus (Leica, par exemple) et celles installées dans des villes de province où l'esprit de proximité reste d'un usage précieux.

Achat_photo_en_ligne

Le commerce en ligne joue aujourd'hui le rôle qui fut celui de la Fnac dans les années 1970 : grâce à des marges inférieures à 5 %, lorsque le commerce traditionnel pratiquait plutôt 30 %, le célèbre label s'était imposé durablement, avait assaini le marché et fait le bonheur des consommateurs. On achetait à la Fnac, non seulement parce qu'on était sûr d'y profiter des prix les plus bas, mais parce qu'on y trouvait un service compétent et attentif. Devenue une chaîne de la grande distribution comme les autres, la Fnac affiche, au moins pour la photo, des prix largement non compétitifs, un service fatigué et fatigant, un catalogue Internet sous-traité et un SAV décourageant (ce qui ne me dissuade pas encore de rendre ma carte d'adhérent, renouvelée depuis quarante ans). Le meilleur rapport qualité-prix s'est déplacé vers le commerce en ligne.

SAV_des__missionsMais attention : l'achat sur Internet a les défauts de ses qualités. Il permet de profiter des prix les plus serrés, mais des disparités subsistent. Le SAV, facteur important de satisfaction ou de désillusion, est inégal. Le rapport humain, presque toujours par messages ou e-mail interposés, est faible à inexistant. On voit des incidents mineurs dégénérer en conflits sans issue. Les délais de livraison peuvent éprouver la patience. La circonspection est donc de rigueur.

Pour le domaine de la photo, je me suis constitué un petit annuaire d'adresses globalement recommandables. Les qualités sont celles qui m'intéressent : prix corrects, facilités de paiement et débit à l'expédition, réactivité des responsables, SAV sans trop de reproches connus, originalité et/ou richesse des catalogues, disponibilité des articles, rapidité et soin d'expédition, réputation sans taches.

Ce sujet s'appuie sur une solide expérience personnelle, recoupée sur le Net. Je ne prétends ni à l'objectivité parfaite (l'affect joue un rôle non négligeable), ni à l'exhaustivité (je mets à jour régulièrement), ni à la sûreté absolue du jugement (on trouvera toujours des avis contraires).

Je précise que je suis complètement désintéressé, que je n'ai ni actions ni intérêts dans aucun des sites que je présente, ni conflit avec quiconque.

 

Les adresses recommandables
Les intitulés comportent un lien direct vers le site ou, s'il est généraliste,
vers le domaine consacré à la photo.


Spécialistes photo

Digit Photo. Excellente réputation. Rubrique de commentaires des clients. Systématiquement au moindre prix. Facilités de paiement. Le catalogue est abondant, très riche d'APN, d'objectifs et de leurs accessoires. Une précision demandée sur le site reçoit une réponse dans les vingt-quatre heures. Ladp_copie recherche est facile. Il est clairement indiqué si l'objet est en stock. Lorsqu'il l'est, la commande part le jour même, sous emballage adéquat. Lorsqu'il ne l'est pas, on peut demander à être prévenu par mail de sa disponibilité. Les notices sont assez complètes, parfois trop succinctes, et elles proviennent du fabricant, ce qui n'est pas l'idéal mais suffit généralement. Comptes Tweeter et Facebook.

Digixo. Ce fournisseur a également bonne réputation. Mon expérience personnelle avec lui est courte mais positive (je lui ai acheté un Fuji X10 le 17 novembre 2011 et le suis de près depuis lors). Son affirmation selon laquelle il pratique les plus bas prix du marché est parfois à vérifier, mais il réagit assez vite aux remarques sur un produit trouvé moins cher ailleurs. SAV sans reproche connu. Intéressantes facilités header_logo2de paiement, en association avec Cetelem, moyennant une procédure classique. Possibilité, sous condition, de n'être débité qu'à réception (dont retrait en point-relais dans le IIème arrondissement de Paris, le jour même de la commande, avec paiement sur place). On peut être prévenu d'une disponibilité par mail. Hotline téléphonique non surtaxée et apparemment aimable.

MissNumérique. Aussi vaste que les précédents mais légèrement plus cher, dans l'ensemble, à articles identiques. Facilités de paiement. Même qualités de clarté et de rapidité. Catalogue extrêmemenMissNum_riquet fourni en boîtiers, objectifs, accessoires divers. Le plus complet, à mon avis, sur les posemètres et les trépieds. Particularité plaisante : les notices sont bien développées, avec photos des produits en bon format. Les myopes sont servis. Comptes Tweeter et Facebook.

Apolobamba. Bon rapport qualité-prix. Expédition soignée et relativement rapide. Une simple Apolobambavisite permet de se faire une idée du catalogue, car il est moins abondant que ceux des fournisseurs précédents. Mais il est clairement présenté, bien doté en accessoires, et il compte des particularités dans plusieurs domaines, et même quelques exclusivités.

MX2. Sympathique, parce qu'animé par de vrais amateurs, qui entretiennent même un blog (pas très actif, à vrai dire). Spécialiste du consommable. Les amateurs d'argentique y trouveront à peu près tout ce dont ils ont besoin, en films et matériels de développement et de tirage, au meilleur prix. Rapidité et soin. L'ergonomie du site n'est pas des mieux pensées, mais c'est un détail.


Occasion et antiquité

800x533_boutiqueAntique Cameras a l'avantage, pour les Parisiens, de présenter une boutique très avenante, en plein VIIIème arrondissement, à deux pas de l'Elysée, tandis que French Camera ne propose ses produits qu'en ligne. Bien que les deux aient bonne réputation, il est toujours préférable, en matière d'occasion, de tenir en mains le matériel (parfois très coûteux, lorsqu'il s'agit de Leica, Rolleiflex ou Hasselblad) qu'on envisage d'acheter. Et aussi de pouvoir questionner le vendeur sur les pièces qui vieillissent mal, comme l'obturateur, les joints, les engrenages, au sujet desquelles les notices sont souvent trop discrètes. Mais existe-t-il encore un marché suffisant de l'argentique pour faire prospérer ces entreprises, compte tenu des prix pratiqués, notamment dans la gamme moyenne ? Sans doute, et je le leur souhaite. Mais je m'interroge, au vu de certains articles, proposés pendant des mois, qui ne trouvent pas preneur, mais dont le prix ne baisse pas d'un euro.

Comptons également Photo Suffren qui présente, en ligne et dans son magasin parisien (45, avenue de Suffren, VIIème), un rayon d'occasion intéressant.

Spécialistes des piles, batteries et chargeurs

100 000 volts. Sans doute le meilleur dans son genre. Catalogue important. Prix très intéressants. Rubrique de commentaires de clients.

Focusonsurvival. Le site est installé à Las Vegas et on y accède par eBay. Palmarès de satisfaction impressionnant, bonne réactivité, et surtout catalogue infini des produits les plus improbables. Par exemple, des batteries Weincell de 1,35 volt pour appareils photo anciens, tension qu'on croyait disparue à la fin des batteries au mercure. On peut difficilement trouver moins cher. Les tarifs d'expédition sont dérisoires et une semaine suffit entre commande et réception à Paris. Paiement Paypal.

AboutBatteries. Catalogue à peu près exhaustif pour les grandes marques. Prix un peu plus élevés que les précédents mais bien étudiés, compte tenu de la qualité des produits. Recherche facile. Blog utile. Sérieux éprouvé.

Nature

camlenscover_2Jama. Spécialiste des accessoires de prise de vue et prise de son dans la nature. Catalogue très fourni pour le camouflage, l'affût, les vêtements de pluie, la librairie, les "pièges photo", les télécommandes, pieds, supports, équipements de macro, jumelles, outillages, etc. Installé à Millau, dans l'Aveyron. Débit à la commande, mais paiement sécurisé et expédition rapide.

Généralistes et bricoles

Amazon. Prix souvent compétitifs, catalogue très étendu et varié. Sans doute les cartes mémoire les moins chères du marché. Une grosse partie de la vente est sous-traitée, mais la maison assure une surveillance qui paraît efficace, et elle prend ses responsabilités en cas de problème (quelques avis contraires, cependaamazonnt). Préférer quand même les accessoires et matériels pas trop sophistiqués, car j'ignore jusqu'où va la sûreté de l'après-vente. Noter que le retour éventuel d'un produit est à la charge d'Amazon, grâce à une étiquette de poste téléchargeable et imprimable après réclamation sur le site. C'est appréciable ! Lorsqu'Amazon est le fournisseur réel, que l'acheteur est en France métropolitaine, et pour peu qu'on y mette le prix, la livraison est supersonique (option Premium intéressante pour les gros consommateurs). On peut souvent annuler ou modifier une commande en ligne pendant plusieurs heures, jusqu'à ce qu'elle soit finalisée par le vendeur, mais on ne le sait qu'une fois que c'est validé.

Pro Photoshop. Revendeur allemand hautement recommandable pour les pare-soleil, bagues, bouchons d'objectif, protections d'écran, diffuseurs de flash, housses de cuir pour divers appareils, etc. Les prix sont serrés, la livraison est très rapide et le taux de satisfaction excellent. Le sympathique animateur, avec qui j'ai eu un échange de mails, joint même une paire de caramels ou de chocolats à ses envois ! Le lien principal donne sur eBay, mais l'imposant catalogue est également présent sur Amazon, ce qui est une garantie supplémentaire. Paiement Paypal.

DartyDarty. Sur le site Internet, on trouve beaucoup de choses. Les articles peuvent être retirés en magasin immédiatement s'ils sont disponibles. Les prix sont plus que convenables et le SAV, sur lequel la maison a établi sa réputation, demeure l'un des meilleurs.

eBaseShop (Worldwise Trading). Adresse accessible par eBay et basée à Hong Kong. Le seul danger est de se laisser aller à commander une foule de petites choses (entre 3 et 17 €), dont bon nombre sans frais d'expédition : bagues de liaison ou d'inversion, bouchons d'objectif, télécommandes filaires, pare-soleil, diffuseurs et autres bounces pour toutes marques. Une dizaine de jours de trajet depuis la Chine. Paiement Paypal.

La Fnac. La Fnac quand même... En cherchant bien, on trouve encore quelques perles. Certains articles ne sFnacont proposés que sur Internet, avec des remises pour les adhérents qui peuvent les placer au niveau de la concurrence. Facilités de paiement. Comparer avant de se décider. Livraison rapide si le produit est en stock. Information assez précise et détaillée. Et puis, la dernière valeur ajoutée de la Fnac tient à ses tests de laboratoire, qui ne valent quand même pas ceux de DxO, et qui sont de moins en moins joints aux notices, malheureusement.

Muller Photo Service. Une vedette toulonnaise dont la renommée a dépassé depuis longtemps les limites du Var... Marcel Muller, le mirobolant animateur, a défrayé la chronique, courant juillet 2011, en annonçant qu'il fermait boutique et liquidait son stock, Canon et Nikon refusant de le servir désormais. En cause : des prix exagérément bas, qui défrisaient la concurrence. Mais la maison Muller n'a pas disparu. Elle a, au contraire, repris force et vigueur. Les prix sont plus sages, mais la rapidité et le sérieux de l'expédition semblent intacts. Affaires toujours intéressantes avec des objectifs dépareillés d'un pack. A suivre...


Les "baies"

eBay. A tout seigneur, tout honneur... et toute méfiance. La majorité des vendeurs sont honnêtes, surtout les professionnels qui vendent des produits neufs et ont intérêt à conserver une clientèle. Trois de mes bonnes adresses sont puisées là. On ne peut nier toutefois que des aigrefins, recéleurs et hackers attendent le pigeon. Le vendeur indélicat est sermonné et on ebay_0finit même par l'exclure. Il ne lui reste qu'à revenir sous une autre identité. Si on vous propose un arrangement direct, en contournant la procédure, fuyez. Attention à une particularité redoutable : l'acheteur est considéré comme engagé dès le premier clic, alors que partout ailleurs, la transaction n'est validée qu'au vu de la facture finale. Personnellement, je me contente d'achats modestes, chez des vendeurs à la notation abondante, ancienne et verte à plus de 97 %, avec paiement Paypal, et en évitant les ventes aux enchères. La seule fois que j'ai eu l'imprudence de dépasser 200 €, chez un vendeur d'occasion stéphanois fort aimable, dont le score était en acier inoxydable, je n'ai jamais vu la couleur du produit ni récupéré mon argent, malgré une plainte au pénal.

PriceMinister. C'est la même chose, sauf que c'est exactement le contraire : l'acheteur paie d'abord, mais le vendeur n'est crédité que lorsque l'autre se déclare satisfait de ce qu'il reçoit (ou un peu plus tard, en l'absence de réaction). Les quelques plaintes relevées sur le Net émanent d'ailleurs de PriceMinistervendeurs... La société qui gère le site en assure la moralité avec, semble-t-il, une certaine efficacité. Moyennant quoi, on trouve des produits d'occasion rares, à un prix et d'une qualité souvent honnêtes. Comme sur eBay, le risque est proportionnel au prix : à chacun de savoir mesurer sont goût de l'aventure !

 

Quelques précautions (auxquelles on ne pense pas forcément)

 
> Se renseigner le mieux possible... au préalable ! Comparer. Interroger les forums, Colere_233x188consulter la rubrique de commentaires quand il y en a une, bien qu'elle soit toujours "modérée". Il est étonnant de constater que la plupart des acheteurs furieux ne visitent les forums que pour vérifier qu'ils ont eu tort d'acheter où ils l'ont fait ! Consulter le site LeGuide, qui collecte les avis de clients. Voir aussi les commentaires déposés sur Kelkoo. Considérer tout de même que les mécontents s'expriment plus volontiers que les satisfaits, et souvent avec excès. Puis essayer de rester fidèle à quelques bonnes adresses.

 > Ne choisir que les produits garantis en stock, même sur les sites de confiance, à moins de EnStockn'être vraiment pas pressé. Et encore, mieux vaut que le délai de livraison pour les produits disponibles soit précisé. Les mentions "en réapprovisionnement" ou "livraison sous deux à trois semaines" signalent une rupture de stock qui peut durer plusieurs mois. Nombre de plaintes portent sur ce problème.

 > S'assurer de l'exactitude de la commande avant validation, plutôt deux fois qu'une. Certaines références sont trompeuses. Certains produits sont mal détaillés. Un accessoire peut être incompatible avec tel ou tel matériel, et ce n'est pas toujours évident (prudence avec les multiplicateurs de focale, y compris de la même marque que l'objectif). Ne jamais parier sur une compatibilité. Attention aux allers et retours sur le site, qui doublent la commande dans un panier. L'euphorie de l'achat aidant, on peut ne pas s'en apercevoir à temps. Quelques euros d'Colisassurance ou autre service superflu sont parfois ajoutés d'office, à charge pour l'acheteur de les décocher.

 > Rédiger son adresse avec force détails. De plus en plus d'envois sont effectués par Chronopost, voire messagerie. Le livreur qui ne trouve pas l'immeuble ou l'étage repart, le colis va séjourner dans un entrepôt ou, pire, retourne à l'expéditeur. Penser à préciser le digicode, et même un numéro de téléphone. En cas de changement d'adresse, veiller à faire la modification dans le compte d'un site habituel. Et lorsqu'on est souvent absent de chez soi, la boutique-relais est une bonne solution.

 > Se fixer une politique de prudence à l'égard des "baies" (voir plus haut).

 



L'e-commerce galope toujours (Fevad)


        AFP -  10/05/2012 | 13:54 (Le Figaro.fr) - Les ventes en ligne en France ont poursuivi leur forte croissance au premier trimestre, avec un chiffre d'affaires en hausse de 24%, à 11 milliards d'euros, malgré une dégradation de la consommation des ménages, selon le bilan trimestriel de la fédération du secteur. "Onze milliards en un trimestre, c'est autant que sur l'ensemble de l'année 2006", a souligné devant la presse Marc Lolivier, délégué général de la Fédération du e-commerce et de la vente à distance (Fevad).
     La croissance du e-commerce poursuit ainsi sur sa lancée de 2011, tirée par la mode/habillement et l'e-tourisme, et la prévision de 20% de progression en 2012 "reste valable", a dit M. Lolivier, avec une perspective de 45,2 milliards d'euros en 2012 (et 72 milliards en 2015). Les Français sont toujours plus nombreux à acheter sur Internet. L'Institut Médiamétrie a recensé 11% de cyber-acheteurs en plus ce trimestre, soit "trois millions de personnes, ce qui est considérable", a souligné Bertrand Krug, de Médiamétrie. La France compte désormais 31 millions de cyber-acheteurs, avec un renforcement net de la proportion de plus de 65 ans. Et le nombre des transactions a fortement augmenté (+30 %, à cinq transactions et 443 euros en moyenne par acheteur et par trimestre), tout comme la fréquence d'achat. "On est très rassurés: il n'y a pas d'essoufflement du tout, alors que l'environnement est pourtant très dégradé. L'e-commerce traverse plutôt bien ces temps difficiles", a déclaré à M. Lolivier.


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26 avril 2011

Macrophotographie : l'ivoire et les bonnettes

L'ivoire est l'une des matières pour lesquelles la lumière a le plus de faveurs. Il rend une part de ce qu'il en reçoit, garde l'autre mais la laisse voir de l'intérieur. La lumière semble en faire le tour et rester, complice. Je présente quelques morceaux choisis, photographiés en lumière naturelle et à l'aide de simples bonnettes, qui ont ma préférence pour leur facilité d'emploi (ci-dessous à droite). Il ne s'agit pas ici d'un comparatif véritable entre les divers accessoires de grossissement, et encore moins d'un exposé technique sur la macrophotographie (ou la photomacrographie, je ne vais pas entrer dans ce débat sémantique). Le sujet a déjà été abondamment traité ailleurs. Plutôt d'un petit exercice de style, où la lumière caressante de l'ivoire le dispute aux avantages et inconvénients comparés des trois systèmes...

L'appareil est mon EOS 550D équipé du zoom Sigma f:3.5/18-250. Rappelons que le capteur est un APS-C, 18 mégapixels, de rapport 1.6 avec le 24x36. La profondeur de champ n'est, la plupart du temps, que de quelques millimètres. Les prises de vues sont faites à des distances de dix à trente centimètres. Le RAW est développé avec DXO. L'une des photos a subi le traitement en faux HDR du nouveau logiciel Oloneo. Elle seule est légèrement recadrée, en plus d'un "crop" de la ballerine.

Un bref survol des trois dispositifs de macrophotographie...

Les bonnettes sont pratiques, relativement peu coûteuses, faciles à placer et enlever, et elles préservent les réglages de l'appareil. Il s'agit de lentilles convergentes qui se vissent à l'avant de 2114_4019l'objectif et réduisent la distance minimale de mise au point (et maximale aussi, bien sûr). Elles permettent de se rapprocher du sujet. On peut comparer un objectif ordinaire à un hypermétrope, qui voit bien de loin mais mal de près et doit mettre des lunettes pour lire. Les bonnettes sont des lunettes pour objectifs hypermétropes.

Il est possible de superposer les moins volumineuses pour augmenter l'effet, bien qu'elles commencent à déformer sensiblement l'image au-delà de quatre dioptries. Ces distorsions constituent leur principal inconvénient. En cas de superposition, il est recommandé de placer la lentille la plus forte en premier, ce qui n'est pas toujours facile, à cause de la convexité importante à partir de quatre dioptries. Contrairement à ce qui se passe avec les filtres ND, les indices ne se multiplient pas, ils s'additionnent : si une bonnette d'une dioptrie est vissée sur une bonnette de deux dioptries, la résultante est de trois dioptries. Préférer les bonnettes achromatiques, plus chères, composées de deux lentilles accolées qui limitent les aberrations.

Les tubes-allonges, ou bagues-allonges (à gauche) sont presque aussi pratiques et, en augmentant le tirage optique sans interposition macro_souffletde lentille, ils risquent moins de détériorer l'image. En contre-partie, ils obligent au démontage-remontage des opttube_allonge_canon_afiques, ce qui ne va pas sans inconvénients. Ils se déclinent en plusieurs longueurs, superposables. Les soufflets sont plus efficaces que les tubes, puisqu'ils en reprennent les qualités en assurant, au surplus, une progressivité du réglage (à droite). Ce sont aussi les accessoires les plus chers. Mais ils présentent un vice dont on s'aperçoit souvent trop tard, lorque la dépense est faite : ce sont des nids à poussière, exécrés à juste titre par les capteurs numériques. A côté de ce défaut, l'absence de contacts pour l'autofocus et le diaphragme, sur les modèles d'entrée de gamme, apparaît secondaire. Il vaut donc mieux réserver le soufflet aux travaux de laboratoire, en "salle blanche", où il fera merveille. Prévoir un éclairage additionnel.

Evidemment, les experts ne manqueront pas de dire que le meilleur équipement macro est un bon objectif du même nom. Mais, vu les prix, il vaut mieux en avoir un usage soutenu, d'autant que les fabricants présentent souvent comme "macro" des optiques qui ne le sont pas vraiment. Le montage d'un second objectif, inversé ou non, sur le premier, à l'aide d'une bague de liaison, a aussi la faveur de nombreux spécialistes (à condition d'arriver à dégoter ces fameuses bagues qui, pour certains montages, sont d'une rareté d'obsidienne).

Je n'indique ici aucune marque : les vendeurs en ligne que je cite dans la colonne de droite présentent des catalogues pour chacun de ces équipements.


Ivoire_et_bonnettes__11_
Jeune noble offensé. Chryséléphantine de René Marquet (1930).
Je ne le montre pas ici, mais sa main droite d'ivoire vient de tirer l'épée.
50 mm - ISO 160 - 1/60 5.0 - Bonnette 2 dioptries.

Ivoire_et_bonnettes__4_
50 mm - 200 ISO - 1/60 5.0 - bonnette 4 dioptries.

Ivoire_et_bonnettes__3_
95 mm - 320 ISO - 1/125 5.6 - bonnette 10 dioptries.
Taille de la bouche, d'une commissure à l'autre : 5 mm. Profondeur de champ : 3 mm.
Les distorsions en périphérie sont déjà sensibles.


Ivoire_et_bonnettes__14_Ballerine. Chryséléphantine non signée, probablement du même auteur.
31 mm - 100 ISO - 1/60 5.0 - bonnette 2 dioptries.

Ivoire_et_bonnettes__19_
80 mm - 320 ISO - 1/125 5.6 - bonnette 4 dioptries.
On remarque les veines de l'ivoire sur le bras. Une matière qui vit et nous survit...

 Ivoire_et_bonnettes__crop_
"Crop" de l'image précédente, représentant 6 x 5 mm de la statuette.

Ivoire_et_bonnettes__17_
80 mm - 400 ISO - 1/125 5.6 - bonnette 4 dioptries.

 

Ivoire_et_bonnettes__21_
Jeune femme aux lotus. Japon (vers 1950).
Selon Maître Eckhart (1260-1328), "le sculpteur n'enlève rien à la matière,
il ne fait que retirer, par copeaux, ce qui masquait la forme".
50 mm - 125 ISO - 1/60 5.0 - bonnette 4 dioptries.


Ivoire_et_bonnettes__25_Figurine artisanale de porte-couteau. Bas Congo (début du XXème siècle).
250 mm - 400 ISO - 1/200 16.0 - bonnette 1 dioptrie.


Ivoire_et_bonnettes__28_
Jeu de mosers (années 1950). Ces accessoires servaient à agiter le champagne pour extraire
une bonne part des bulles, action jugée scandaleusement hérétique par les vrais amateurs.
43 mm - 100 ISO - 1/60 5.0 - bonnette 4 dioptries.

Ivoire_et_bonnettes__31_
250 mm - 2000 ISO - 1/400 7.1 - bonnette 1 dioptrie.

Ivoire_et_bonnettes__30_
31 mm - 100 ISO - 1/50 4.5 - bonnette 2 dioptries. Faux HDR avec Oloneo.


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11 avril 2011

Des batteries de 1,35 volt pour vieux appareils

Liens vérifiés le 5 novembre 2011

Les batteries à l'ancienne, fournissant 1,35 volt, existent toujours... Elles équipaient autrefois les appareils à cellule et les posemètres. Elles étaient au mercure, métal aujourd'hui prohibé dans tout produit à usage domestique, en raison de sa toxicité. En principe, on a cessé d'en fabriquer. Les batteries de taille à peu près équivalente sont à 1,5 volt. Or cette tension fausse la mesure des cellules. Heureusement, une solution simple existe.

Weincell__2_

La face inférieure de l'Asahi Pentax Spotmatic (1971), avec le logement ouvert de la batterie. A droite, de haut en bas : l'opercule vissant, une batterie Weincell et la batterie au mercure d'origine.

Il y a un doute au sujet de l'erreur de mesure, comme me le fait remarquer Krg (un spécialiste crédible) sur le forum Chassimages : selon les modèles, notamment d'Asahi Pentax Spotmatic, les cellules sont dotées de circuits en pont ou en double bobinage, prévus pour étaler la baisse de tension due à l'usure de la batterie. Une surtension serait donc supportée aussi. Ce point de vue est loin de faire l'unanimité. La différence de voltage, en l'occurrence, est très importante. Non qu'il y ait danger de griller les circuits, avec une alimentation de 1,5 volt, mais l'erreur de mesure est plus que probable (je n'ai pas tenté personnellement l'expérience sur mon Pentax). Si erreur il y a, en tout cas, elle n'est pas linéaire. Ce serait trop beau s'il suffisait d'opérer une correction fixe de deux ou trois IL.

Lunasix_batteriesLe même problème se pose avec la Lunasix, le fameux posemètre que Gossen vendait dans les années 1970, et cette fois sans le moindre doute. Le fabricant, qui continue aujourd'hui à faire la course en tête, commercialise un adaptateur, un petit tube prévu pour recevoir une paire de batteries de 1,5 volt, plus petites que les batteries d'origine, l'accessoire réduisant la tension au bon niveau (ci-contre : le tube d'adaptation, doté d'un microscopique circuit réducteur dans le culot). Gossen ne se serait pas donné cette peine si la bidouille était inutile, juste pour inscrire un produit supplémentaire à son catalogue. C'est un indice qui ne trompe guère, et, d'ailleurs, les témoignages abondent de mauvaises surprises réservées par les batteries de 1,5 volt.

Or pourquoi s'embêter, puisqu'on peut trouver des batteries à 1,35 volt ? Elles sont un peu plus Weincell__4_1_petites que les EPX400 d'origine et nécessitent un collier d'adaptation, isolant, facile à réaliser avec un bout de fil électrique. Il en existe même qui sont vendues avec ce collier, en caoutchouc (ci-contre). Il s'agit des MRB400, produites par la société américaine Weincell. Je viens d'en recevoir une : je la conseille. Elle résout le problème.

Deux observations. D'abord, les batteries au zinc auraient une durée de vie beaucoup plus courte que celles au mercure. On parle de six mois. Ensuite, attention à la polarité. La vieille batterie s'insérait naturellement dans le logement des appareils. Ce n'est pas le cas de la MRB400, qui peut entrer à l'envers. Sur le Spotmatic, en tout cas, aucune indication ne figure. Veiller à placer le positif côté boitier et le négatif côté opercule, non sans avoir décollé préalablement la pastille verte plastifiée de protection.

Plusieurx canaux d'achat existent, et le mieux est de passer par la page de Google qui les propose, ici. Généralement, les MRB400 valent de 5 à 10 $, coût de transport en sus. J'ai acheté la mienne sur eBay, à un vendeur de batteries de toutes sortes, situé à Las Vegas et qui présente un taux de satisfaction très rassurant. Prix de revient, transport compris : 8,39 $ (5,96 €). C'est accessible directement ici.

Test positif effectué, je me suis empressé d'en commander une seconde. On ne sait pas de quoi demain sera fait, sauf qu'il s'éloigne de plus en plus d'hier, et je préfère que mon Spotmatic conserve le plus longtemps possible sa seconde jeunesse.

Weincell__7_

Ce modèle de Spotmatic dispose d'une griffe porte-accessoire avec contacteur central pour un flash cobra. Deux prises, sur la face avant, à gauche de l'objectif, étaient le plus souvent utilisées par l'intermédiaire d'un fil de liaison. Mais mon Metz 58 AF-2, comme tous ses congénères actuels, peut être déclenché sans encombre depuis la griffe, grâce une impulsion de courant fournie par la batterie de l'appareil. Evidemment, il n'y a ni haute vitesse ni second rideau... Il faut régler le flash en mode automatique ou manuel. Le TTL pour les flashes était encore loin, en 1971. Mais la structure du porte-griffe était déjà dessinée et n'attendait plus que l'ajout des contacts modernes... Prescience ou prévision établie ?


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24 mars 2011

Monter un objectif Super Takumar sur un EOS

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- Cotes de l'Asahi Pentax Spotmatic :
mise à jour du 5 novembre 2011

- Paragraphe sur les champignons
et moisissures dans un objectif :

mise à jour du 14 juin 2011

 

J'ai ressorti mon Asahi Pentax Spotmatic SP II de 1970, qui n'avait pas fait entendre le joli bruit de son obturateur depuis la fin des années Giscard. Je présenterai quelques essais ultérieurement, avec ma pellicule Ilford préférée, qui affiche 50 ASA (pardon : ISO) depuis plusieurs dizaines d'années. Je viens de reconstituer la partie la plus simple de mon labo :  le développement, qui ne tient pas beaucoup de place dans une salle de bain. Mais, pour le tirage, je dois me contenter du scanner, et le résultat n'est pas encore montrable (j'en profite pour recommander MX2, excellente maison où on trouvera tout le nécessaire argentique, au meilleur prix, avec expédition dans les vingt-quatre heures ; il s'agit de vrais passionnés de photo qui animent aussi un blog).

Quelques visiteurs ont manifesté (mots clés) leur intérêt pour la cote du Spotmatic. Elle s'établit, selon l'état, entre 70 et 100 €, avec ou sans objectif, généralement le Super Takumar standard f:1.4/50 mm (dans ce cas, et si c'est un SP II en très bon état, on dépasse les 200 €, mais davantage est excessif). On en trouve sur eBay (avec toutes les réserves nécessaires, notamment lorsqu'il s'agit de vendeurs américains), sur PriceMinister et divers autres sites de vente. Pratiquement pas, en revanche, chez les deux meilleurs vendeurs d'occasion que sont Antique Cameras (surtout des objectifs) et French Camera. Autant dire qu'on peut accéder à cet excellent matériel pour à peine plus que le prix de deux cartouches de cigarettes : le Spotmatic fait plus d'usage et il est meilleur pour la santé.

Il peut paraître intéressant de monter l'objectif 1.4/50 mm de cette relique sur mon Canon EOS 550D (bien qu'une certaine mode du retour aux vieux matériels me paraisse un peu trop snob lorsqu'elle est systématique). Apolobamba vend une bague d'adaptation (19,90 €) : baïonnette EOS d'un côté, et, à l'autre bout, monture à vis M42. Ce format des années 60-70 équipa une quantité de boîtiers de plusieurs marques, dont les Asahi Pentax. Dans le registre des montages à vis, il succédait au format 39 mm des Leica de légende.

Super_Takumar__1_Cette installation ne permet aucun automatisme de mise au point et de Super_Takumar__2_diaphragme. Les réglages se font à la main, avec les bagues idoines de l'objectif. Un problème se pose, sur les appareils modernes : un petit ergot-poussoir, côté boîtier, qui doit commander la fermeture du diaphragme, lors de la prise de vue, ne peut être actionné. S'il n'est pas repoussé par une lame spéciale au Spotmatic, le diaphragme reste à pleine ouverture (nécessaire à la mise au point et au réglage de la profondeur de champ). Je ne m'avancerai pas pour d'autres boîtiers que mon EOS 550D ni pour d'autres bagues que celle achetée chez Apolobamba. Mais mon propre montage n'a présenté aucune difficulté. Ce petit poussoir est inopérant, mais il n'accroche rien. Et on peut s'en passer, car un curseur, sur l'objectif, permet de conserver en permanence la bonne ouverture si on le désire. De toute façon, le mode d'emploi de la bague d'adaptation précise bien que celle-ci doit être vissée sur l'objectif avant le montage de l'ensemble sur la baïonnette de l'appareil. En respectant cette prescription, on ne risque pas d'endommager le boîtier.

Pour l'utilisation, il suffit de paramétrer le boîtier en mode de priorité à l'ouverture. Eviter tout autre mode, qui engendrerait des erreurs d'exposition. Le diaphragme se règle par la couronne correspondante de l'objectif, tandis que l'appareil fixe automatiquement la vitesse d'obturation et la sensibilité (si elle est en mode auto). Si on veut augmenter la vitesse, il suffit... d'ouvrir davantage le diaphragme, et vice-versa. Considérer que ce 50 mm devient un 80 mm avec le capteur APS-C, ce qui en fait une bonne focale pour le portrait.

Super_Takumar__4_L'objectif avec sa bague d'adaptation montée par vissage. On distingue un trait rouge, entre le 8 et le 4 du vernier de profondeur de champ : il supplée le losange rouge central en prise de vue avec filtre et pellicule infrarouges, pour corriger la différence de longueur d'onde entre infrarouge et lumière blanche. Fûté...

Le Super Takumar 1.4/50 mm a toujours joui d'une réputation très flatteuse : excellent piqué et très bon contraste. On relève un minimum d'aberrations chromatiques et de distorsions, alors que l'art optique, à l'époque de conception, n'avait pas atteint les sommets actuels. Les lentilles asphériques, par exemple, n'étaient pas inventées. Mais, comme on ne mégotait ni sur la taille ni sur le poids (240 g de métal et de verre), on pouvait soigner la précision de montage. L'ouverture de 1.4 offre une luminosité maximale et autorise des photos à faible profondeur de champ, avec des bokehs que les huit lames rendent harmonieux.

Que  pouvait donc donner le mien, monté sur un boîtier numérique moderne ? Il me semble que le résultat est plutôt satisfaisant. Certes, l'absence d'autofocus, aggravée par les faiblesses du viseur du 550D, ne permet d'obtenir une parfaite netteté de mise au point qu'avec de l'habitude. Il ne faut pas non plus compter sur l'indulgence des objectifs à stabilisateur : dans les années 1970, cette option n'était même pas envisageable. Ces menus inconvénients mis à part, on n'est pas déçu.

La surprise est bonne, également, en ce qui concerne la qualité des lentilles, confrontées à un capteur numérique (on en compte huit, en deux groupes, sur ce modèle multicoated, au lieu de sept sur les versions précédentes). Malgré l'absence de pare-soleil, je n'ai noté aucun flare exagéré, même en contre-jour. A propos des franges violettes, j'attendais enfin mon test de la tour Eiffel. Je ne pouvais guère compter sur DXO pour les réduire (voir mon article sur le sujet), car cet objectif n'est évidemment pas répertorié dans l'impressionnante base de données du logiciel. Or je n'ai remarqué aucune frange, à quelque ouverture que ce soit. Ni aberrations ni distorsions. Mon avis ne vaut peut-être pas un bon banc d'essai à l'usage de la presse spécialisée, mais la comparaison avec des objectifs modernes ne  me paraît guère désavantager le Super Takumar.

IMG_5916Attention cependant à un danger qui peut se révéler grave : la présence de champignons, sur un objectif ancien qui a connu chaleur, obscurité et humidité (mais les matériels modernes y sont autant exposés). Non pas que des amanites phalloïdes poussent dans les interstices... Il s'agit de champignons microscopiques, qui apparaissent sur les dioptres, entre les lentilles, et qui forment une sorte de réseau de filaments grisâtres, facilement repérables par une observation au travers de l'objectif. Ils se nourrissent de la colle qui maintient entre elles les lentilles d'un groupe. A terme, ces filaments finissent par obscurcir ou voiler l'optique. Comme il n'est pas question de démonter et séparer les lentilles pour un nettoyage, qui coûterait dix fois le prix de l'instrument, le mal est à peu près incurable (un traitement aux UV, semble-t-il, peut arrêter la prolifération). Est-il possible que  ces cochonneries  finissent par contaminer le boîtier puis, de proche en proche, d'autres objectifs ? La plupart des spécialistes  ne croient pas à ce risque et incriminent plutôt le manque de précautions, face aux agressions de l'humidité.

Je viens pourtant de relever un cas de ce genre, signalé sur le forum Chassimages (mise à jour du 14 juin 2011). Un objectif pourri par des filaments de moisissures a contaminé le boîtier, son miroir, le verre de protection du capteur et un autre objectif ! Et cela, semble-t-il, en très peu de temps (verdict de SAV). Donc, en cas d'exhumation de grenier ou lors d'un achat d'occasion, surtout par Internet et si une boîte ou un étui est fourni comme un "plus", méfiance... Je ne donnerai d'ailleurs aucun conseil pour parer le danger, il est plus simple d'indiquer les trois moyens les plus éprouvés de voir les champignons envahir un objectif : l'entreposer durablement à l'obscurité, dans un endroit chaud et à forte hygrométrie...

Conclusion : un choix intéressant pour qui veut ajouter à sa panoplie, sans se ruiner, un objectif de focale fixe moyenne et de bonne qualité. Même en très bon état, ce Super Takumar ne doit pas dépasser de beaucoup la centaine d'euros sur le marché de l'occasion. A quoi il faut ajouter 19,90 € pour la bague d'adaptation. Certains objectifs récents d'une marque prestigieuse, tout aussi dépourvus d'autofocus et de stabilisateur, sont beaucoup plus chers, pour une différence de qualité non significative.

De plus amples précisions techniques sur le Super Takumar 1.4/50 sont consultables ici, sur le site The eyes of the Spotmatic (en français, malgré son titre). Le post d'un forum de Flickr (en anglais), ici, donne aussi quelques indications utiles et présente plusieurs photos significatives.

 

Quelques essais de ce montage, au Trocadéro, à Paris...

Cliquer sur les photos pour les voir dans une meilleure résolution sur Flickr.


Trocad_ro_printemps_2011__8_En couleur...


Trocad_ro_printemps_2011__13_

En noir, à l'ancienne (réduit en niveaux de gris avec DXO). L'éclat de soleil, en haut à gauche, est inévitable dans cette position, surtout sans pare-soleil. Mais on ne relève pas de halos secondaires, ce qui est remarquable, en l'absence du traitement de couche moderne qui réduit le flare en utilisation avec des capteurs numériques. Il semble que le traitement multicoated de ce modèle ait été en avance sur son temps...

 

Trocad_ro_printemps_2011__15_

Et en presque couleur (retraitement avec DXO et Photoshop Eléments).


Voir ici une série de photos prises ce 24 mars avec cet objectif.

 

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5 février 2011

Les accessoires de la pose longue

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Mise à jour : 29 octobre 2011 (filtres neutres à densité variable)

Pour ceux seulement intéressés par l'effet Schwarzshild,
je signale que le sujet est traité dans un encadré en fin d'article.

 Pose_longue_lac

La pose longue, quel qu'en soit le but, est devenue un art, et une technique pas toujours facile. Voilà tout de même une étonnante volte-face de l'histoire, puisque les premiers efforts des photographes, au XIXème siècle, ont consisté à réduire le temps de pose pour arriver à l'instantané, puis à la haute, puis à la très haute vitesse d'obturation. Le but ultime de cette course a consisté à photographier une balle de fusil sortant du canon...

Il faut dire qu'on venait de loin, avec des émulsions si dures que les gens devaient se figer dans des200291297334562_9hXo postures interminables s'ils tenaient à se faire tirer un portrait net. Cet imbécile de petit oiseau n'en finissait pas de sortir. Les écoliers des années 1950 s'en souviennent. Selon certains  farceurs, il avait même fallu, au début, prendre la pose la tête en bas, puisque les objectifs renversaient le sujet sur la plaque sensible. Situation à laquelle le grand Daguerre aurait mis un terme, grâce à l'intuition géniale qu'il était plus simple de retourner l'épreuve finale... Admirable inventivité des temps héroïques ! Mais, blague à part, on comprend que la nécessité de progrès rapides se soit imposée.

Aujourd'hui, on revient volontiers à la pose longue de la Belle Epoque, alors que 1914_g25les obturateurs clic-claquent facilement à 1/4000, voire 1/8000 de seconde. La vague figée comme celle d'Hokusai n'est plus de saison. La tendance actuelle est de montrer des fleuves de crème caramel et des cascades de lait (c'est vrai que c'est souvent fascinant, ne cherchons pas la petite bête). Même les photographes sportifs s'y sont mis : les spécialistes de course automobile sont fiers de savoir montrer des bolides de plus en plus nets dans des décors de plus en plus filés. « C'est pour mettre le mouvement en valeur », disent-ils. Mais il ne s'agit que d'une nouvelle convention ! Dans les années 1910, on s'efforçait d'ovaliser les roues des voitures pour donner l'impression de vitesse. Photoshop n'existait pourtant pas. Dans les années 1950, on exagérait les perspectives. Que fera-t-on demain ?

Or la technique ne semble pas suivre le mouvement avec enthousiasme. Rares sont les appareils reflex qui offrent spontanément une pose supérieure à trente secondes (quand je dis "rares", en réalité, je n'en ai repéré aucun). Et on ne rencontre plus guère que des poses B, qui obligent à conserver une pression permanente sur le déclencheur pendant toute la durée souhaitée, ce qui n'est pas très pratique. Les argentiques de ma jeunesse, au moins, proposaient le choix entre ce système et celui du double déclenchement, ouverture-fermeture : la pose T. On pouvait aller dîner tranquillement avant de revenir achever la pose.

Des accessoires complémentaires sont donc indispensables, aussi bien pour maintenir l'appareil photo les yeux ouverts que pour limiter l'entrée de lumière. Ils sont d'ailleurs efficaces et moyennement coûteux. Je vais essayer de vous faire partager ma modeste expérience en la matière... Il ne s'agit pas de tutoriels sur les manières de procéder : on en trouve d'excellents sur de multiples sites, dans la littérature et la presse spécialisées. Plutôt de la présentation de quelques matériels utiles ou carrément incontournables. Les illustrations ne seront pas nombreuses : j'en suis désolé, mais les miennes sont assez peu présentables, et j'évite au maximum de piquer celles des autres (photo du haut : 18 mm, 100 ISO, 1:22.0, deux filtres ND8, deux minutes de pose).

Je distinguerai deux types de situation.

1 - La photo de nuit sans flash et la vue astronomique.

Il s'agit de photographier un paysage urbain ou les étoiles. Les poses peuvent aller de quelques minutes à plusieurs heures.

On sait déjà tout de la préconisation de bloquer le miroir du boîtier pour éviter les vibrations (souci qui me MAN700RC2190Vsemble inutile pour les poses de plusieurs minutes, car ce mouvement de quelques fractions de seconde n'a aucune incidence globale). Je ne m'attarderai pas non plus sur l'indispensable trépied, qui doit être assez robuste pour ne pas onduler sous la brise. Les modèles foisonnent, mais il vaut mieux se résoudre tout de suite à une dépense importante, plutôt que de devoir recasser sa tirelire à bref délai. Prévoir aussi l'équipement équatorial motorisé qui va avec, si on veut suivre une planète avec un 800 mm : l'univers tourne vite et, au-delà de dix secondes de pose, les astres commencent à s'ovaliser. A une minute, ce sont déjà de petits traits. Mais je n'ai aucun conseil à donner, tant l'exercice astronomique réclame un savoir-faire que je présuppose acquis (je recommande tout de même ce site parmi une foule d'autres).

Par contre, on oublie souvent qu'une pose longue fait chauffer le capteur et consomme beaucoup de nikon_grip_mbd200_acourant. Une seule batterie, même chargée à bloc, peut se révéler insuffisante. Penser au grip, sur les appareils qui n'en sont pas équipés d'origine (seuls quelques appareils experts le sont). Leur prix est raisonnable, en proportion de l'avantage qu'on en attend : d'une soixantaine d'euros à rarement plus de 190 €. On peut y installer deux batteries, ce qui double l'autonomie, et, en cas de besoin, des piles AA.

Il est préférable de jumeler des batteries de même marque et, surtout, de même force en milliampères/heure (mAh). Les puristes en pincent pour des batteries de la marque de l'appareil, deux fois plus chères que les lambda proposées par le commerce en ligne. Il est vrai que c'est rassurant, même si l'une et l'autre proviennent parfois de la même usine. Personnellement, j'ai pratiqué les deux sans soucis, et il arrive que les batteries quelconques soient un peu mieux dotées que les autres en mAh, ce qui leur assure théoriquement une meilleure autonomie. Le tout est de choisir un fournisseur de confiance (voir, en fin d'article, la liste que je suggère).

Se souvenir aussi que les batteries rechargeables actuelles, contrairement aux piles Wonder, s'usent même quand on ne s'en sert pas. A la veille de se lancer dans une pose de six heures sur le circuit des étoiles autour de la Polaire, il vaut mieux opérer une dernière recharge.

IMG_3692_DxO

 

 

 

Focale 18 mm - 100 ISO - 1:3.5

Pose de 1,3 seconde.

L'exposition en mode Tv ou Av suffit souvent...




IMG_4648_DxO

 

 

 

 


 

... tandis qu'ici, une pose d'une minute au moins (au lieu de dix secondes) aurait été nécessaire à un parfait lissage de l'eau du fleuve.

 

 

 

 

 

 

Autre ustensile très utile : un posemètre indépendant. Celui du boîtier rend vite les armes dans la pénombre, puisqu'on n'en attend que des temps de pose de trente secondes au maximum. Sur certains appareils haut de gamme, le fabricant se satisfait tellement de cette limite qu'il a prévu un signal dans le viseur afin d'avertir l'opérateur qu'elle est atteinte et que la machine ne s'aventurera pas plus loin (Canon EOS 1D Mark IV). Quel progrès !

Pour photographier le ciel, il existe des techniques que je considère déjà connues des pratiquants. Mais, pour un décor plus proche, il faut un bon posemètre, faute de quoi on est réduit à tâtonner, ce qui est vite fatigant quand on sait que le traitement logiciel du bruit, par l’appareil, double le délai de prise de vue avant de rendre la main.

Il est vrai aussi que, dans ce genre de travail, la lumière est souvent suffisante pour rester sous les trente secondes accessibles à la cellule du boîtier. Mais il vaut mieux se méfier des écarts de luminosité, dus par exemple au contraste entre l'éclairage public et certains sujets, et le posemètre indépendant peut rester précieux.

Que recommander ? Le choix est vaste. Ma solution personnelle n'est pas exportable : j'utilise une IMG_4321_DxOLunasix 3 de Gossen, achetée dans les années 1970. Comme son nom l'indique, elle est capable de mesurer la clarté produite par la lune. Elle fut longtemps sans rivale. Son utilisation est rendue plus difficile aujourd'hui, du fait qu'on ne trouve plus guère de batteries-boutons à la bonne tension de 1,35 volt. Les batteries de 1,5 volt qu'on est tenté de leur substituer faussent radicalement la mesure. Mais il existe une solution simple à ce problème. Je consacre à la merveille un chapitre détaillé, dans mon article sur le cinéma 16 mm. Il est encore possible d'en trouver d'occasion, à des prix doux, gossen_digisix_aet généralement en bon état car la plupart des possesseurs la bichonnent.

Le mieux est de se tourner vers un posemètre moderne, avec affichage digital, voire une fonction flashmètre. Quelques bonnes marques se partagent le marché : Gossen toujours, Polaris, Sekonik, Kenko, à des prix variant de moins de 100 € à plus de 300 €. Avec une fonction colorimètre, on peut dépasser le millier d'euros, mais c'est d'un usage très pro. Il suffit de taper "posemètre" sur Google pour être abondamment informé des catalogues (je donne un lien de site recommandable en fin d'article). Ne pas chipoter : j'ai oublié depuis longtemps combien j'avais payé ma Lunasix, mais voilà quarante ans qu'elle me rend le meilleur service. D'ailleurs, par pur sentimentalisme, j'ai un faible pour la Digisix de Gossen, à lecture numérique mais qui conserve, comme sa vénérable ancêtre, une couronne crantée pratique pour lire directement les correspondances diaphragme-vitesse.

Dans la catégorie de la photo de nuit, je rangerai enfin la mode récente du light painting, ou pinceau lumineux, à laquelle j'ai consacré un petit sujet. On en apprendra plus sur le site de Cristopher Hibbert, l'un des meilleurs spécialistes actuels. Comme matériel, cela n'exige qu'une ou deux lampes de poche et quelques filtres de couleur, facilement réalisables avec des moyens de fortune. Et si on veut vraiment se fondre dans la nuit, derrière ses dessins de lumière, l'uniforme du monte-en-l'air de cinéma est de rigueur : pantalon noir, pull over noir, cagoule noire. Eviter, dans ce cas, les patrouilles de police.

Pour l'ensemble de ces pratiques, il y a un accessoire dont on ne peut absolument pas se passer : la télécommande programmable. J'en reparle plus loin, dans un chapitre particulier.

2 - La photo de jour avec flou aquatique.

Comme je l'ai dit, il s'agit essentiellement de donner un velouté esthétique aux étendues d'eau ordinairement agitées, ou de rendre fluide le mouvement d'une cascade ou d'un torrent. Le système est également efficace pour faire disparaître des éléments mobiles indésirables : touristes sur un site fréquenté, véhicules en mouvement dans un paysage urbain, etc. On trouvera plusiseurs belles photos d'effacement de véhicules sur un échangeur autoroutier, présentées dans le forum Luxilia ici.

Lorsque la lumière est importante, réduire la sensibilité à 100 ISO et fermer le diaphragme à 32 ne suffit pas à assurer une pose assez longue sans risquer la surexposition. Il faut alors utiliser des filtres gris neutres, dits ND (pour neutral density). Neutres parce qu'ils ne modifient en rien les couleurs. Ils se contentent de réduire le flux de lumière. Et, sauf montée du bruit en pose longue (voir plus loin), cet accessoire ne provoque aucune atteinte au piqué ou au contraste.

Il ne faut pas imaginer se passer de ces filtres. Une pose de trois, cinq ou dix secondes est insuffisante, dans la plupart des cas, pour obtenir un rendu intéressant. Le problème est que plus on veut soigner ses effets, donc plus on veut allonger la pose, et plus le filtrage doit être fort. Or les filtres de haute valeur filtrante ne se trouvent pas chez n'importe quel fournisseur, et ils atteignent vite des prix élevés, avec des variations d'une quarantaine d'euros selon le diamètre. Même les plus faibles peuvent être chers, car il ne faut pas lésiner, dès qu'on place quelque chose devant l'objectif. Un filtre bon marché peut avoir été réalisé dans une matière bas de gamme, selon des procédés de grande série, et risque de détériorer gravement la qualité optique de l'objectif le plus huppé. La règle s'applique à tous les genres de filtres : UV, polarisants, etc.

IMG_4562_DxO100 ISO, 2 secondes, 1:22.0, sans filtre ni pied : l'appareil posé sur un parapet de pierre, et moi écrasé dessus pour le bloquer. Le résultat est peu convaincant, du fait d'une pose trop courte...
IMG_4564_DxO


 


 

 


 

... mais plus intéressant toutefois que l'instantané de la même Seine... euh... scène.

 L'indice de filtrage est heureusement standard. Cela va de ND2 à ND1000. Le ND2 fait perdre deux valeurs d'exposition, le ND4 en fait perdre quatre. C'est-à-dire qu’un temps de pose d’une seconde sans filtre passe à quatre secondes avec un ND4, à diaphragme égal. On peut superposer deux filtres. Par exemple, un ND2 et un ND4, les indices se multipliant pour produire un ND8.

De ND2 à ND8, les prix sont encore raisonnables pour de petits diamètres : une quinzaine d'euros les excellents Cokin de 55 mm, mais déjà une soixantaine d'euros à 82 mm. A ce niveau, le diamètre influe davantage sur le prix que l’indice. Ensuite, on passe largement la centaine d’euros, et l’offre se raréfie : il est difficile de trouver des ND1000 pour les plus grands diamètres.

HAMA79367On peut donc se contenter de la solution multiplicatrice des bas indices sans se ruiner, mais les spécialistes lui préfèrent l’usage direct des filtres ND800 ou ND1000. D'abord parce que cela permet d'emblée d'atteindre de longs temps de pose. Ensuite parce que la superposition de filtres multiplie aussi les défauts éventuels de chacun. On imagine le monstre, si un filtre UV et/ou un polarisant sont déjà montés, souvent à demeure, avec le vignettage qui en résulte en courte focale. De plus, la multiplication des verres accroît le risque de flare, lorsqu'on est plus ou moins face au soleil (le fabricant de l'objectif se sera donné assez de mal pour limiter les rebonds de reflets, d'un groupe de lentilles à l'autre, grâce à des traitements multicouches, il vaut mieux ne pas en rajouter).

Reste le sujet des filtres à densité variable, qui ne sont rien d'autre que deux filtres polarisantsvarixstack acccouplés, l'un fixe, côté objectif, l'autre rotatif. Le croisement des polarisations réduit plus ou moins la luminosité. L'expérience montre que cette solution, très pratique et de plus en plus en vogue, nécessite l'emploi de filtres de haute qualité, et donc coûteux, eux aussi. Faute de quoi, on constate une dégradation du piqué et du contraste, ainsi que des défauts de coloration qui peuvent être difficiles à corriger en post-traitement. On trouvera ici un test intéressant en anglais, avec photos comparées (ou alors pour les non-anglophones qui aiment la poésie de Google Traduction). Mais les conclusions de l'auteur sont contestables, de par le choix des paramètres de prise de vue. J'y reviendrai dans un prochain article. A titre indicatif, un Hama ND2-ND400 de 72 mm de diamètre est à 43,91 € chez Digit Photo, tandis qu'un relatif équivalent Héliopan est à 190 €, et on peut dépasser les 300 € chez Kenko, voire franchir les 500 € avec certains Singh-Ray, ce qui se fait de mieux. Comme disait ma grand-mère, faut quand même en avoir l'usage...

Dernière question : comment mesurer la lumière, et donc établir les paramètres de réglage du temps de pose ? En dessous des trente secondes butoirs, on peut s'en remettre à la cellule du boîtier, une fois le ou les filtres en place. Il suffit de fermer le diaphragme, de réduire la sensibilité au maximum et de laisser l'appareil fixer le temps de pose.

Au-delà, c'est plus compliqué. Il faut mesurer la lumière avant de placer les filtres et opérer un calcul de conversion (on peut aussi essayer de placer le jeu de filtres devant l'opercule d'un posemètre et effectuer une mesure de cette façon). Ce n'est pas la mer à boire, même s'il s'agit de la transformer en lait, mais une erreur de calcul peut faire perdre beaucoup de temps. Or le système hexadécimal des tranches horaires se croise mal avec le système métrique des calculettes. Le mieux est de garder sur soi un tableau de conversion, qu'on aura avantage à réaliser soi-même en fonction de ses habitudes et de son matériel. On en trouve un certain nombre sur Internet, par exemple celui-là, proposé par le site de vente HyperCamera, qui donne une idée des possibilités.

Tableau_filtres_ND

On notera que, rien n'étant complètement simple, en photo, un filtre ND1000 requiert une augmentation du temps de pose d'un facteur réel de 1 024. Il s'agit de la correspondance avec le diaphragme, dont chaque cran équivaut à un doublement de l'exposition, soit, dans le cas du ND1000, deux multiplié dix fois par lui même. On retrouve cette nuance dans les tableaux de correction généralement publiés, dont celui ci-dessus. Mais elle est négligeable, même pour les très longues expositions, et il est permis d'arrondir les calculs sans prendre de risque. D'autre part, en numérique, il n'y a pas lieu de majorer l'exposition au titre de l'effet Schwarzschild, comme on le lit parfois. J'y consacre un chapitre plus loin.

 

La télécommande

C’est l’accessoire irremplaçable. Il y a trois types de télécommande :

1 - La petite, à infrarouge, souvent livrée avec l’appareil ou d’un coût modique. Elle permet, en visant un capteur placé sur la face avant du boîtier, de se photographier soi-même ou en groupe. Son utilité dans les travaux de nuit est à peu près nulle.

2 - La commande filaire, reliée à une prise spéciale du boîtier et qui offre, mais à distance, les ARCA2469A002mêmes services que le bouton déclencheur. C’est pourquoi il faut choisir le modèle que la marque propose en option. Pour les déclenchements sans appui sur le boîtier, en instantané ou en pose B, c’est un équipement suffisant qui évitera les faux mouvements et 99 % des vibrations (le 1 % restant est provoqué par le mouvement du miroir, qu’on peut neutraliser). Sur ce modèle, un verrou permet de ne pas rester le doigt sur le bouton. Compter une quinzaine d’euros pour une Canon. Mais ce dispositif trouve vite ses limites dans les poses longues.

3 - La commande programmable, elle-même existant en deux types : radiocommandée ou à infrarouge, cette dernière avec une portée d’une quinzaine de mètres, nécessitant une vision directe entre l’émetteur et le récepteur encliqué sur le boîtier.

Je ne m’appesantirai pas sur les avantages de la radiocommande : portée d’une centaine de mètres, 111_T_l_commandesans souci des obstacles, universalité qui permet de déclencher à distance un appareil aussi bien qu’un flash. Un modèle dépasse les autres, pour l’ensemble des options offertes, à un prix raisonnable (entre 70 et 100 € selon les fournisseurs) : le Hahnel Giga T Pro (ci-contre). Citons aussi le Phottix, assez complet pour son prix (64,90 €).

Parmi les appareils à liaison infrarouge, le Jenis, une exclusivité d'Apolobamba  (89,90 €), me paraît arriver en tête. Le Giga T Pro et celui-là offrent des options comparables, fort utiles. Ils permettent de programmer une exposition, en temps et heure, soit pour une pose longue, soit pour une série à cadence réglable (par exemple pour suivre l’éclosion d’une fleur). Un afficheur digital facilite les opérations. A la différence de la radiocommande, l’infrarouge réclame une vue directe entre récepteur et émetteur, ce dernier devant au surplus être positionné dans la bonne direction (et y rester), ce qui n’est pas toujours commode à installer.

Dans les deux cas, le récepteur occupe la place du flash sur la griffe porte-accessoire de l’appareil. Ce n’est pas obligatoire, puisque la liaison avec le boîtier se fait par fil. C’est préférable pour assurer une bonne stabilité de la communication avec l’émetteur. Mais si on a besoin d'utiliser le flash, en pose longue et avec télécommande, cela devient une usine à gaz qui exige de la méthode et un certain doigté (le  réglage du flash au second rideau est recommandé si on l'utilise pour agrémenter un light painting de trente secondes, puisque son déclenchement automatique signale la fin de pose et ne réclame aucune intervention particulière de l'opérateur, déjà très occupé par ses arabesques).

Signalons pour mémoire les télécommandes équipées d'une vidéo, qui facilitent la photographie animalière.

J'ai pu repérer enfin la curiosité d'internautes (grâce aux mots clés utilisés) à propos du déclenchement par laser, dans la photo animalière. Bien que le système dépasse un peu le cadre de notre sujet, mais concerne tout de même la photo de nuit, je crois utile de lui consacrer un encadré en fin d'article (mise à jour du 7 août 2011).

Voilà. On vise, on cadre, on calcule, on déclenche et on va se coucher. Le lendemain, on vient relever les compteurs... A quand un tel équipement de série, au moins sur les appareils experts, au lieu de cette option B, appelée ridiculement Bulb, nichée au fond d’un programme et qui attend de l’utilisateur une présence active ?

Ah, avant de conclure, j’oubliais un accessoire qui a son intérêt, pour la photo de nuit : une lampe de poche convenable et convenablement chargée, avec des piles de rechange pas loin.

 

Les poses longues et le bruit

En numérique, les longues poses font monter le bruit. Cet excès de bruit est dû à l'échauffement du capteur. Une option des appareils modernes, pas seulement reflex, permet d'y remédier de façon logicielle, mais au prix d'un temps de traitement égal à celui de la prise de vue : l'appareil prend automatiquement une seconde photo, obturateur fermé, ce qui lui permet de repérer les pixels chauds et de les soustraire de la photo initiale (c'est le dark). D'où ce busy qui paraît interminable mais dont il faut s'accommoder. Il suffit de choisir l'option "réduction du bruit en pose longue", dans le menu de son appareil (la plupart des compacts disposent automatiquement de cette fonction, qui déroute les non initiés).

Profitons-en pour signaler que les meilleures photos de nuit se prennent sous le moins d'ISO possibles. Si on veut limiter le bruit, il vaut mieux augmenter le temps de pose que la sensibilité. Cela ne contredit pas le paragraphe précédent, puisque le traitement automatique est efficace. D'où l'intérêt majeur de tout l'attirail que je viens de détailler.


Effet Schwarzschild ou non ?

Pour les longues poses de nuit (ou de jour sous des filtres à très haute densité), doit-on se préoccuper de l'effet Schwarzschild ? En numérique, la réponse est clairement non. C'est un effet qui ne concerne que l'argentique. De quoi s'agit-il ? De l'aberration d'un principe simple, dit "de réciprocité", lequel principe pourrait se résumer ainsi : pour x fois moins de lumière, il faut multiplier le temps de pose par x, et réciproquement. Logique.

L'effet Schwarzschild s'oppose à cette logique lorsque la pose dépasse une certaine durée, c'est à direGraphique_R_ciprocit_  Karlqu'il convient de majorer le temps de pose d'un certain coefficient, au fur et à mesure que le posemètre indique une pose plus longue. Cette augmentation du temps de pose n'est donc pas linéaire mais s'exprime par une courbe. Pourquoi ? La cause est chimique. La sensibilité des émulsions argentiques décroit relativement au long de l'exposition, pour diverses raisons, au point même qu'à un certain stade, elle devient nulle (augmenter encore l'exposition n'apporte plus aucun détail supplémentaire). C'est négligeable pour les instantanés mais pose de sérieux problèmes dans la photographie astronomique, problèmes auxquels les spécialistes ont apporté des solutions tant mathématiques que matérielles.

Nombreux sont donc les photographes qui connaissent ce nom difficile à écrire, mais l'astrophysicien allemand Karl Schwarzschild (1873-1916), auteur de cette théorie, mérite d'être mieux connu. Il proposa une équation précise du fameux effet, grâce à laquelle on ne travaille pas au jugé, mais qui n'est pas pour autant facile à utiliser au quotidien. Cette formule est la suivante : i = ƒ(I . tp). Ou  i  est la densité optique de l'émulsion photographique choisie, égale à une fonction ƒ de I (intensité de la source), t représentant le temps d'exposition, et p un exposant spécifique, défini par le physicien. Heureusement, les bons fabricants de pellicule nous facilitent la vie en publiant un diagramme de correction pour chaque type d'émulsion. Karl Schwarzschild ne s'est pas contenté de cette découverte. Ce génie de la science, trop tôt disparu, a apporté les premières démonstrations expérimentales de la théorie de la relativité d'Einstein, en particulier en fournissant des éléments de calcul déterminants pour l'étude des trous noirs (rayon de Schwarzschild).

Attention à ne pas confondre le principe de réciprocité avec son adversaire, l'effet Schwarzschild, comme on le constate parfois, et jusque dans les textes les plus sérieux : on relève cette confusion, par exemple, dans le commentaire produit par Ilford à l'appui du diagramme que je publie en illustration...

Qu'on se rassure, donc : les capteurs numériques ne souffrent pas de cette aberration, quoi qu'en disent certains. Le principe de réciprocité peut jouer à plein et, pour 1 000 fois moins de lumière, il faut multiplier le temps de pose par 1 000 et non par 1 325 ou 1 618. On peut donc s'en remettre au posemètre les yeux fermés. Enfin, pas tout à fait fermés quand même.

 

Le déclenchement automatique
(mise à jour du 7 août 2011, le sujet ayant suscité plusieurs mots clés)

En photographie animalière, un déclenchement automatique peut être utile. Dans ce cas, c'est l'animal lui-même qui actionne la prise de vue, lorsqu'il se présente dans le champ. Cela épargne à l'opérateur de longs moments de veille et la nécessité de réflexes rapides. Plusieurs systèmes existent, dont le faisceau laser, sans doute le plus connu... et souvent le moins pratique. En effet, il nécessite un alignement si précis que l'animal peut ne pas couper le rayon, ou se trouver dans une position peu photogénique. Certains spécialistes installent jusqu'à dix ou quinze dispositifs, formant une espèce de cage, dans laquelle l'animal est piégé. On imagine le coût. A ce niveau, on se demande même si c'est encore un travail de photographe ou d'électronicien. Deux autres systèmes sont possibles, qui limitent notamment une multiplication du déclenchement lorsque l'animal reste dans le champ : la barrière infrarouge, éventuellement accompagnée d'un accessoire à miroir, et le détecteur sonore.

Pour la photo de nuit, il faut signaler deux problèmes de temps de veille : celui de l'appareil et celui du flash. L'extinction automatique peut être désactivée sur l'appareil, mais la veille est consommatrice de courant. Sur le flash, c'est impossible. Il faut lui appliquer une alimentation externe. De toute manière, le temps de réaction de l'un et de l'autre peut dépasser de quelques fractions de seconde le signal donné par le dispositif de repérage.

En conclusion, pour être efficace, l'automatisme est affaire d'expérience, de matériel sophistiqué et relativement cher : plus de 300 € pour le laser et l'infrarouge (voir adresse recommandée, ci-dessous).

 

Quelques fournisseurs de bonne réputation

Grips
Amazon (avec parfois un ensemble grip-batteries pour un prix très modéré), MissNumérique, Digit Photo.

Batteries
Amazon, AboutBatteries, 100 000 volts.

Posemètres
MissNumérique.

Filtres ND (on trouvera vite la limite dans les hauts indices et grands diamètres)
Digit Photo, Comptoir Espace, HyperCamera, Heliopan (Lapetiteboutiquephoto.com).

Télécommandes programmables
Digit Photo, Apolobamba.

Dispositifs automatiques
Jama

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19 janvier 2011

Focale et perspective : une idée fausse

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ASSET_60852    S’il y a une notion à laquelle beaucoup croient dur comme fer, c’est qu’un téléobjectif écrase davantage les perspectives qu’une focale moyenne ou un grand angle, voire un fisheye. Pourtant, rien n’est plus faux. Moi-même, je l’ignorais... avant de le savoir. Mais, comme je me suis efb65fc1878f4f6f9400477e8c5bfc4ffait à cette réalité voilà déjà un certain temps, et que j’ai eu l’occasion de l’expérimenter, je voudrais la faire partager ici, en toute simplicité, documents à l’appui.

      Théorème, donc : la perspective d’une photo est indépendante de la longueur focale de l’objectif. Seule la position du photographe influe sur l’apparence des divers objets du décor. Le principe a au moins deux conséquences :

      1 - Pour une même position du photographe, la portion recadrée d’une image prise au 18 mm se superpose exactement sur la photo de même cadrage prise au 250 mm. Si on tente cet exercice facile, on constatera qu’à cadrage semblable, les deux images sont géométriquement égales. Certes, cet extrait agrandi sera moins net et plus bruité que la même image prise au téléobjectif, mais là n’est pas la question.

      2 - Les déformations constatées sur un portrait pris au grand angle ne sont pas dues à la longueur focale mais à la faible distance du photographe par rapport à son modèle. Comme le grand angle a une profondeur de champ supérieure à une longue focale, à ouverture égale, et que l’angle en est plus ouvert, embrassant un plus large décor, on est plus tenté (ou forcé) de s’approcher du sujet. D’autre part, le grand angle est plus exposé aux distorsions que les longues focales. D’où le nez démesuré et les pommettes fuyantes. Ces paramètres combinés aboutissent à des déformations en coussinet qu’un 50 mm permet d’éviter (le redressement des distorsions peut être effectué, aussi, à l’aide d’un logiciel du type Photoshop ou DXO). La perspective reste tout de même ce qu’elle est, et un visage en subit les conséquences, tout comme un building new-yorkais. Mais, à distance égale, la longue focale n'écrase pas plus qu’une focale inférieure. On peut donc utiliser un 130 mm pour tirer un portrait, sans se limiter aux 50 ou 80 d’usage, puisqu’il n’écrasera pas davantage le sujet si on se place à la distance adéquate. Lorsqu’on préfère rester éloigné de la personne qu’on photographie, c’est rassurant.

Les_mari_s_de_la_cath_drale_DxO
Focale 120 mm : comment photographier de loin sans risquer un aplatissement.

      Pour autant, une photo prise au téléobjectif, par exemple dans l’axe d’une avenue, peut faire apparaître un tassement des plans. Cette constatation ne contredit pas la précédente. En effet, plus on s’approche d’un sujet, plus il grossit, et inversement. Mais les sujets éloignés diminuent ou s’accroissent relativement moins vite que les sujets proches, par une sorte d’effet Doppler. Prenons un personnage sur l’esplanade du Trocadéro, avec la tour Eiffel dans le fond : si son visage est à dix mètres, il occupera moins de place sur la photo que si on s’en rapproche à un mètre, à focale égale, tandis que la tour Eiffel, à cinq cents mètres derrière, ne changera pas de taille. La longue focale, qui grossit l’ensemble, met ce phénomène plus en évidence que le grand angle. Mais la perspective elle-même n’est pas affectée (en réponse à la préoccupation manifestée par un visiteur, dans une recherche Google : oui, la tour Eiffel augmente un peu de volume, l'été, quand il fait chaud, du fait de la dilatation de ses fers, mais c'est assez négligeable pour le photographe...).

       Il est cependant vrai que cette ambiguïté est difficile à gérer, même pour les spécialistes. Ceux qui s'expriment dans les forums les plus pointus manient ces concepts avec une pince à sucre, s'excusant parfois d'avoir l'air de considérer que telle focale aplatit le sujet plus qu'une autre, tout en proclamant aussitôt qu'il n'en est rien, puisqu'il ne peut rien en être... Indifférente à ces quelques troubles passagers, la réalité mathématique reste ce qu'elle est.

 
Travaux pratiques

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1 - Avenue photographiée au 18 mm.

 250_et_28_accol_esA gauche (2) : un "crop" de l'extrémité, recadré à partir de la photo précédente. L'image est évidemment beaucoup moins fine, même avec 18 millions de pixels au capteur. A droite (3) : le même sujet, pris du même endroit, mais au 250 mm. A part la qualité de l'image, cette vue est identique à la précédente. On ne constate aucun écrasement de la perspective. CQFD.


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IMG_4659_DxO_63_mm_pr_s_RECADRE

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

A gauche (4) : encore le même sujet, mais pris de beaucoup plus près de la barrière, et à la focale  intermédiaire de 63 mm. La taille apparente du bâtiment, au fond, à un demi-kilomètre, est plus "normale" car correspondant davantage à la perception de l'œil qu'une vue au téléobjectif. Mais la barrière du plan proche a grossi. A droite (5) : ce recadrage de la photo 4, dans les mêmes proportions que les photos 2 et 3, complète la démonstration : les plans changent selon la position du photographe, la taille apparente du plan le plus proche s'est accrue, alors que celle de l'arrière-plan n'a guère évolué, et les deux semblent s'être tassés. Mais la perspective reste bel et bien identique, quelle que soit la focale : on voit que l'angle des deux rangées de lampadaires est constant sur l'ensemble des photos. Je l'ai mesuré, il fait 85° dans tous les cas.

31231295574904_wv5eDeux versions de ce portrait pris au 18 mm apparaissent alternativement : la photo originale et celle corrigée de ses distorsions, inhérentes aux courtes focales et sans rapport avec la perspective. La correction a été effectuée par DXO, et d'ailleurs automatiquement, en fonction des caractéristiques du boîtier et de l'objectif enregistrées dans la base de données du logiciel. Si la perspective était modifiée par le choix du grand angle, aucun logiciel ne pourrait la rétablir. Rien, par exemple, ne pourrait changer les positions respectives des personnages de l'arrière-plan, par rapport à l'arbre et au lampadaire.

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    Les principes généraux de ce sujet sont exposés et explicités avec humour mais précision sur le site Earth Bound, dans un article agrémenté de graphiques simples. Je remercie Microtom, sur le forum Chassimages, de me l’avoir signalé (c’est en anglais, mais compréhensible, et Google Traduction is our friend).

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25 décembre 2010

Le flash Metz Mecablitz 58 AF-2

Dernière mise à jour :
17 mai 2012 (nouveau Canon EXR 600).


     Metz est une entreprise allemande, créée en 1938, spécialisée dans les composants électroniques et, depuis 1953, dans la production de flashes. La gamme est étendue, déclinée en nombres guides : 24, 36, 44, 48, 50 et 58. Le nom générique de la série est Mecablitz. Mon premier du nom date des années 1970. Le 58 AF-2, sorti sur le marché en septembre 2010, constitue le haut de gamme actuel, si on excepte le 76 MZ-5 de type torche, nettement plus encombrant et à usage très professionnel, et le nouveau Canon 600 EXR-T. Il succède au AF-1, avec quelques améliorations cosmétiques, dont une semelle métallique qui renforce la solidité de la liaison avec le boîtier.

MB58_AF2_72dpi

    Ses concurrents directs sont, chez Nikon, le SB-900, le nouveau SB-910, et, chez Canon, le 580 EX-II. Le Metz dépasse les Nikon en puissance, facteur sur lequel il égale le Canon (même nombre guide de 58 à 100 ISO). On verra qu'à un détail près (la tropicalisation), le 58 AF-2 est supérieur au 580 EX-II sur plusieurs points, et notamment son flash d'appoint et le prix : 321,90 € chez Digit Photo, contre 424 € pour le Canon (qui semble évacué du catalogue de ce vendeur). Quant au SB-910, il est à peine moins cher que le Canon, bien que non tropicalisé : 396 €, toujours chez Digit Photo. Il faut citer aussi le nouveau Nissin Di866 Mk II, qui se pose en concurrent sérieux, même si la marque n'a pas la réputation d'ancienneté et de fiabilité des trois autres. Lui aussi possède un flash d'appoint dans le socle, plusieurs fonctions haut de gamme, un nombre guide record de 60 et surtout un excellent rapport qualité-prix (279 € chez Apolobamba).

   Depuis avril 2012, il faut évidemment citer le nouveau flash Canon 600 EXR-T. Ses qualités sont si nombreuses qu'elles en font assurément le meilleur du moment. Son nombre guide est à peine supérieur à celui du Metz (60). Mais il ne joue pas dans la même cour que ceux cités ici : Digit Photo le propose à 599 € (en baisse sensible depuis sa sortie). Il semble d'ailleurs dédié au nouveau reflex du sommet de la gamme de la marque, l'EOS 1-DX. On lira une fiche technique détaillée sur le site de Digit Photo. Pour les amateurs et la plupart des professionnels, le Metz reste donc d'actualité !

    Evacuons tout de suite le sujet de la compatibilité, qui suscite la majeure partie des questions, sur les forums où le Metz 58 AF-2 est évoqué. Cette compatibilité, en mode E-TTL II, est totale pour toutes les marques d'APN (sous réserve, bien entendu, d'acquérir le flash dédié à la marque, chacune ayant son propre système de plots de contact). Elle est assurée, aussi bien avec le flash fixé sur le boîtier qu'en position esclave classique. Elle ne cesse qu'en mode esclave "servo", le flash étant installé à l'écart sur son socle et l'éclair étant déclenché par le flash intégré de l'appareil. Dans ce cas, il faut effectuer des réglages manuels, et ce flash en a de multiples. Le firmware peut être mis à jour par liaison USB, après téléchargement sur le site de Metz, ce qui promet une compatibilité avec des boîtiers encore à naître.

mecablitz_58_AF_2_connector

      Le 58 AF-2 peut fonctionner en maître ou en esclave. Dans cette seconde configuration, le mode "servo" est pratique, car il permet de se passer de transmission multicanaux, dès lors qu'il n'y a pas plusieurs flashes esclaves à gérer. En mode "servo", c'est l'éclair du flash intégré qui déclenche celui du Mecablitz esclave, grâce à un capteur situé sur le côté gauche. On doit seulement se méfier des éclairs préalables qui précèdent l'éclair principal sur le flash intégré, car ils déclenchent le flash déporté un peu trop tôt. Il faut les désactiver ou compter sur la capacité de rechargement du 58 AF-2. Celui-ci est capable de produire immédiatement un second éclair, tant que ses quatre piles AA (ou batteries NiMH, de 2 700 mAh de préférence) sont assez chargées. Avec un appareil photo expert, dépourvu de flash intégré, un flash fixé au boîtier est nécessaire, la qualité de flash maître n'étant pas exigée pour cet usage.

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     L'utilisation du 58 AF-2 est assez simple, d'autant qu'en mode automatique, c'est l'appareil photo qui fait tout le travail. Seuls quelques réglages ne peuvent se commander du boîtier, comme l'option de réduction de puissance de l'éclair, si on souhaite des éclairages moins forts que ceux fixés en usine. Une fenêtre à cristaux liquides et quatre boutons permettent ces réglages d'appoint avec facilité : les menus ne sont pas trop fournis, les options et paramètres se retiennent bien et la navigation est aisée. Il semble toutefois, de l'avis des utilisateurs, que le menu du Canon soit plus convivial. Le mode d'emploi, en plusieurs langues, dont le français, est bien rédigé, logique, complet.

     En position indirecte, un réflecteur blanc peut être déployé, ce qui ne se trouve pas sur tous les flashes, même haut de gamme. Cette pièce très utile est relativement fragile, comme le diffuseur grand angle qui l'accompagne dans son logement. Mais c'est inévitable, sauf à s'en passer, comme avec d'autres marques. Il suffit d'être précautionneux.

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     Autre particularité, en position indirecte : un flash d'appoint, à intensité réglable, en façade du bloc principal. Il est destiné à éclairer les zones sombres que laisse, sur le bas d'un visage, un éclair réfléchi au plafond. Le 58 AF-2 est le seul de sa catégorie, avec le Nissin Di866, à présenter cet avantage remarquable. Ni le Nikon SB-910 ni le Canon 580 EX-II n'en sont pourvus. Et on se rend vite compte que c'est beaucoup plus qu'un gadget, dans la photo de portrait.

    Enfin, pour des distances courtes, voire de la macro pas trop exigeante, la tête peut pivoter de 7° vers le bas, en correction de parallaxe, avantage qui n'est pas non plus une généralité.

     Le reste des fonctions est classique, pour ce niveau de gamme : synchronisation haute vitesse ou au  second rideau (paramétrables depuis le boîtier), mode E-TTL II compatible avec les principaux boîtiers du marché, système de fixation rapide (et sûr), puissance importante et stroboscope.

    Quant au stroboscope, rencontré sur les seuls hauts de gamme, il est d'un emploi limité mais intéressant : il permet la décomposition d'un mouvement, en déclenchant une série d'éclairs, à fréquence et durée réglables, pendant une pose longue. Il est préférable d'utiliser cette fonction sur un fond très sombre, pour ne pas obtenir une surexposition du décor.

 

Comment interpréter le nombre guide : 58

     La puissance du 58 AF-2 s'exprime dans le nombre guide 58, qui n'est surpassé que par un flash Sigma et par le Nissin Di866, qui monte à 60 (mais ces marques n'ont pas encore acquis la réputation de Canon, Nikon et Metz pour leurs flashes). Ce nombre permet de calculer une portée maximale en mètres, pour une sensibilité de 100 ISO, en l'occurrence à une focale de 105 mm, et à une ouverture donnée. La portée se déduit du nombre guide divisé par l'ouverture : cela donne, à une ouverture de 3.5, l'équation 58/3.5 = 16 m.

     Si on augmente la sensibilité, il convient d'adapter le nombre guide de base en le multipliant par la racine carrée de la centaine d'ISO. A 800 ISO, par exemple, la racine de 8 étant 2,82, le  nombre guide est de 58 x 2,82 = 164. A l'ouverture de 3.5, la portée atteint donc 46 mètres (164/3.5). A 400 ISO seulement et à une ouverture de 5.6, on obtient le résultat suivant :

Equation

      Rien n'empêche, sauf le bruit, de pousser l'estimation jusqu'à une sensibilité de 6 400 ISO, pour une ouverture de 1.4 : on obtient la portée de 331 m, ce qui semble le maximum envisageable. Le résultat, au-delà, ne progresse d'ailleurs plus de façon significative, puisqu'il ne le fait qu'à raison de la racine carrée de la sensibilité : ainsi, à 12 800 ISO, on n'atteindrait "que" 468 m.

    Mais qu'on ne s'affole pas devant ces équations : le 58 AF-2, comme nombre de ses concurrents, est capable de calculer et d'indiquer la portée de son éclair, puisqu'il connaît les paramètres retenus. Le résultat s'affiche sur la fenêtre arrière, ce qui peut être bien pratique et évite des calculs pénibles.

    En mode automatique, l'angle d'ouverture de l'éclair se règle tout seul sur celui de l'objectif grâce à un servo-moteur, ce qui est classique. Plus la focale que le boîtier communique au flash est longue, plus la lumière est concentrée, plus la portée est grande. Il va donc de soi que la portée augmente ou diminue en proportion de la focale, mais c'est plus difficile à quantifier, sauf à se lancer dans une batterie de tests au flashmètre. La seule chose sûre, concernant le 58 AF-2, c'est que 105 mm correspond à son éclair le plus concentré (même si la focale réelle de l'objectif est plus longue).

     Lorsque j'avance que le 58 de Metz est plus puissant que le must de Nikon, le nouveau SB-910, dont le nombre guide affiché est 34 à 100 ISO, je dois préciser que les critères sont différents, ce qui ne simplifie pas la comparaison. La focale prise en compte par Nikon est de 35 mm, au lieu de 105 pour le Metz et le Canon 580 EX-II, lesquels présentent un même nombre guide de 58. Ces deux derniers sont incontestablement à égalité pour la puissance. Comme Nikon indique, pour le SB-910, une portée maximale moyenne de 20 mètres (identique à celle du modèle précédent, le SB-900), les deux concurrents Metz et Canon semblent nettement supérieurs sur ce point. Je ne m'étendrai pas davantage sur les innovations du SB-910, ce n'est pas l'objet de cet article, et les liens que je fournis permettent aux intéressés de s'en faire une idée.

      La portée se réduit aussi en fonction d'éventuels premiers plans, même en marge du cadrage, puisque le flash adapte la puissance de son éclair aux sujets les plus proches : on ne peut pas attendre de lui qu'il réduise sa puissance pour modeler un visage proche, et qu'il l'augmente en même temps pour éclairer un lointain... Si on tient à obtenir les deux, la solution est d'utiliser un second flash en esclave, réglé sur le décor
(ou jouer sur la synchronisation en vitesse lente, qui n'est rien d'autre qu'un fill in nocturne, s'il y a assez de lumière ambiante).


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Photo du port de La Cotinière, dans l'île d'Oléron, prise en réglage manuel du flash à la puissance maximale. Le Canon EOS 550D est paramétré sur 3 200 ISO, au 1/60. Le zoom Sigma f:3.5/18-250 est réglé sur un relatif grand angle (31 mm) et une ouverture de 4.0. On peut donc faire mieux, par exemple à 6 400 ISO et ouverture de 1.4, ainsi qu'avec une correction dynamique en post-traitement (ce qui n'est pas le cas ici), d'autant que le bruit reste acceptable. L'alignement des bateaux montre une bonne homogénéité sur l'ensemble des distances. Le bâtiment, au fond, à environ 300 mètres, est atteint par l'éclair en bout de course. Celui de gauche également, ce qui montre un faisceau encore assez large malgré la portée de l'éclair.


Conclusion

     Le Mecablitz 58 AF-2 représente sans doute le meilleur rapport qualité-prix pour son niveau de gamme, c'est à dire le top. Sa présentation est robuste, la conception excellente, et la marque inspire confiance par une expérience de près de soixante ans. Le seul défaut de ce flash me paraît être l'absence de tropicalisation. Pour les sportifs qui travaillent en mer, dans le vent de sable, sous la pluie ou la neige, le Canon 580 et le nouveau 600 EXR-T sont incontournables, mais ils sont sensiblement plus chers. Encore faut-il disposer d'un boîtier Canon, également étanche aux poussières et gouttes d'eau, type d'appareil qui n'encombre pas les catalogues. Et si on est nikoniste, il me semble qu'il n'y a pas... photo.


Fiche technique

- Nombre guide : 58 à 100 ISO et 105 mm
- Diffuseur Gd Angle 12 mm
- Réflecteur secondaire avec 3 niveaux de puissance d'éclairage
- Réflecteur orientable verticalement (-7/+90°) et horizontalement (300°)
- Ecran ACl rétro-éclairé
- Zoom motorisé pour un éclairage de 24-105mm
- Carte réflectrice rabattable pour un éclairage au flash adouci
- Lumière de réglage (lumière permanente pour le contrôle de la prise de vue)
- Flash de mesure autofocus multizone intégré
- Affichage de contrôle de l'exposition et de la disponibilité sur le flash et le boîtier
- Arrêt automatique réglable (alimentation par 4 piles ou batteries AA)
- Verrouillage manuel du clavier

- Mode flash TTL argentique et numérique
- Mode flash automatique avec 12 diaph auto
- Mode flash manuel avec 25 niveaux de puissance
- Mode flash stroboscope

- Synchronisation sur le 1er et le 2ème rideau
- Correction manuelle de l'exposition au flash en mode TTL ou automatique
- Dosage automatique flash/ambiance
- Séquences d'exposition au flash (bracketing)

- Poids sans piles : 363 g. Dimensions : 71x148x99. Livré avec socle et étui souple à passant de ceinture

 

  Un test sur le sujet dans le numéro 230 (mai 2011) de la revue "Réponses Photo"  
Ce test confirme mes observations, paramètres de laboratoire à l'appui. Il fait même de ce flash un outil de reportage polyvalent, rivalisant avec les meilleurs. Mais, parmi les points faibles, l'auteur du test relève "un jeu dans le sabot" et "une trappe USB qui s'ouvre inopinément". Défauts que je n'ai jamais constatés.

 

  Blocage du flash intégré sur Canon EOS : une solution simple ici 

 

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24 décembre 2010

Blocage du flash intégré sur Canon EOS

Mauvaise surprise : le flash intégré d'un Canon EOS ne se déploie plus... Il doit le faire automatiquement, lorsque la lumière est faible, dans les modes "tout auto", portrait, portrait de nuit et vue rapprochée. Il doit se déployer également, dans les autres modes, lorsqu'on presse sur le bouton prévu à cet effet. Mais voilà qu'il reste inerte dans tous les cas. Si on se rend sur le menu pour tenter un paramétrage, on apprend que la manœuvre est impossible, un flash externe étant installé sur l'appareil. Or il n'y en a aucun. Quel est ce mystère angoissant ?

L'un des grands du SAV, contacté par mail, estime que l'appareil doit lui revenir, surtout s'il est sous garantie. L'avis, en l'absence d'examen, est justifié. Un passage en atelier peut être nécessaire, et on verra plus loin pourquoi. Mais, qu'on se rassure : dans la plupart des cas, il s'agit d'un problème bénin qui peut se résoudre avec un petit tournevis, sans laisser la moindre de ces traces dangereuses pour la garantie.

Le porte-accessoire de l'EOS présente, d'un côté et de l'autre, deux lamelles flexibles qui servent à la fixation de la semelle du flash externe avant son blocage. Sous la lamelle tribord (à droite en regardant vers l'avant), un picot-poussoir affleure. Lorsqu'un flash externe est engagé, ce picot s'enfonce et indique à l'appareil qu'il faut neutraliser le flash intégré. Mais il arrive (assez souvent, semble-t-il) que cete pièce minuscule se grippe ou que la lamelle ne remonte plus suffisamment. Tout se passe alors comme si un flash externe était toujours en place.

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La suite coule de source. Il convient de redresser délicatement vers le haut la lamelle fautive, à l'aide d'une petite lame glissée dessous... en évitant de forcer pour ne pas la casser. Le poussoir devrait retrouver son espace naturel.

Si le remède est insuffisant, c'est que le picot est grippé. On peut essayer de le faire remonter à l'aide d'une aiguille, mais il y a un risque de rayure qui n'échappera pas à l'œil exercé d'un technicien et peut faire perdre le bénéfice de la garantie (de plus, la même cause reproduira le même effet un peu plus tard). La griffe est également démontable sans trop de difficulté, mais je ne le recommanderai pas non plus : c'est un travail délicat. Dans ce cas extrême, mieux vaut s'en remettre au SAV. L'intervention n'est pas ruineuse, et elle est gratuite si l'appareil est sous garantie.

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18 décembre 2010

Améliorer ses photos avec DXO

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Attention : nouvelle version 7.5

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Dernière mise à jour : 25 mai 2012.


Une nouvelle version de DxO Optics Pro est disponible. Il s'agit de la 7.5. Parmi ses principales caractéristiques figure le passage à 64 bits, qui augmente la vitesse de lancement, de prévisualisation et de traitement (à condition d'avoir un ordinateur équipé à ce régime). Plus de deux cents nouveaux modules boîtier-objectif sont implémentés, ce qui porte la bibliothèque DxO à plus de six mille modules, dont soixante pour le Nikon D800. L'interface a été enrichie de nombreuses fonctions sous Windows (les utilisateurs de Mac représentent environ un cinquième de la clientèle de DxO). La mise à jour est gratuite pour les possesseurs d'une version 7. Sinon, un prix promotionnel est actuellement proposé, à 100 € (au lieu de 150)

    Les principales nouveautés des versions 7, par rapport aux versions 6, portent sur :
   - la vitesse d'exécution (DxO indique que celle-ci est accrue jusqu'à un facteur quatre), encore améliorée si on peut passer en 64 bits,
  - l'amélioration des options de netteté, déjà performantes sur les versions 6, avec notamment une action spécifique sur les bords d'image, souvent moins piqués que la zone centrale,
   - un meilleur traitement des couleurs et des zones de haute lumière,
   - une optimisation de l'ergonomie.

Les habitués de cet excellent logiciel d'amélioration de l'image et de dématriçage des images RAW ne seront pas dépaysés. DxO reste le plus performant dans le traitement du bruit et continue de faire la course dans le peloton de tête, pour l'ensemble de ce qu'on en attend. Rappelons que l'éditeur, qui a établi un critère mondial avec ses tests de laboratoire, est français. Mais DxO ne concurrencera pas, cette fois encore, les champions du HDR que sont Photomatix, Oloneo et EasyHDR, et le module de "vrai HDR", qu'on nous dit en préparation depuis des mois, est toujours absent.

DxOLabs a organisé, le 22 décembre, un premier "webinaire" sur sa nouvelle version (mot-valise obtenu par contraction de "web" et de "séminaire"). Une vidéo instructive d'une heure et demie a été tirée de cette opération lancée auprès des acheteurs de DxO 7 : "DxO Optics Pro - Premiers pas et perfectionnement".

__________________

Rappelons que DxO est un logiciel dont le but essentiel est de corriger les anomalies d’une photo : aberrations chromatiques, vignettage, bruit, piqué insatisfaisant, balance des blancs mal configurée, distorsions, etc. Il le fait d’autant mieux qu’il présente une base de données de très nombreux appareils et objectifs existants, et qu’il sait les accoupler. Grâce à ces informations, régulièrement remises à jour, il propose des réglages automatiques dont on peut se contenter. Si on désire aller plus loin et faire ses propres corrections, l’étendue des possibilités est vaste. Cela permet de s’affranchir des limitations de la correction logicielle des marques : Canon, par exemple, ne corrige directement ses jpeg, à la prise de vue, que pour des objectifs Canon ; avec un Sigma ou un Tamron, on est prié de conserver ses franges violettes. DxO n’est pas si regardant.

DxO est surtout un excellent dématriceur de RAW. Je ne le classerai pas parmi les logiciels de retouche. Dans ce domaine, la gamme des produits Adobe (Photoshop CS5, Photoshop Eléments, Lightroom) offre des possibilités beaucoup plus étendues. Au sortir d’un traitement DxO, une photo peut être mieux contrastée, plus nette, dynamisée, débarrassée de son bruit, colorée autrement, recadrée, avec des distorsions redressées, mais elle n’est pas différente dans la structure, alors qu’avec un Photoshop on peut la transformer radicalement.

Le travail peut s'organiser en "projets", mais il ne faut pas compter sur un véritable classement thématique (qu'on me permette d'éviter d'entrer dans le détail, ce serait trop long). La version 7 permet d'importer les fichiers depuis un catalogueur extérieur, par glisser-coller, et non plus seulement depuis la seule arborescence interne.

Ce petit sujet ne constitue pas un tutoriel. Il s’agit juste de présenter les particularités de ce logiciel très pratique et d’essayer de montrer en quoi il se distingue. Je complèterai ultérieurement le sujet avec les nouveautés de la version 7 (consultables sur le site DxO), mais l'essentiel est là. Les récentes améliorations portent sur la vitesse d'exécution et sur les qualités accrues du traitement de la netteté.

 

Une bonne ergonomie

Premier point remarquable : la prise en main est facile. Chaque opération ouvre une fenêtre d’aide qui précise la fonction en cours, présente les options de clavier et annonce l’étape suivante. Une fois qu’on est familiarisé avec la démarche, on peut désactiver l’ouverture de la fenêtre. De toute façon, le travail est intuitif, tant les options sont évidentes, pour la plupart. Et l'effet de chaque intervention est contrôlable en temps réel, en zoomant de préférence.

L’ensemble se présente en trois colonnes. A gauche : l’arborescence des dossiers et fichiers, dans laquelle on retrouvera les photos à corriger, puis un certain nombre de paramètres au moment de la correction. Au centre : l’ensemble des photos d’un dossier, puis la fenêtre de travail. A droite : la liste des opérations possibles. Mais on peut adapter la présentation à son goût.

Dès la sélection de la photo à traiter, le logiciel effectue une correction standard, en fonction des paramètres qu’il a en mémoire pour le couple appareil-objectif, repéré automatiquement. Cela peut suffire dans la plupart des cas. On peut, sinon, se reporter dans la colonne de droite pour pousser ses propres corrections. Il est possible de sauvegarder chaque jeu de corrections, qu’on appelle en fonction de ses choix, ce qui ne limite en rien les options complémentaires qu’on jugera nécessaires.

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Le choix des corrections

L’ensemble des options se présente dans la colonne de droite, selon un jeu de palettes qu’on peut configurer, activer ou désactiver. La plupart des corrections s’opèrent avec des réglettes et curseurs, et on peut affiner le travail à la décimale près en précisant le nombre souhaité.

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Lumière

- Compensation de l’exposition (plus ou moins claire).

- DxO Lighting HDR. Il s’agit, en fait, d’un « faux HDR », qui joue sur la gamme dynamique, car DXO ne propose pas la fusion de plusieurs photos d’expositions différentes, comme les logiciels spécialisés dans le genre (EasyHDR, Oloneo ou Photomatix) ou généralistes haut de gamme (Photoshop, Lightroom). C’est une lacune qu’il serait utile de combler. Il paraît que c'est à l'étude. Pour le moment, la notice publicitaire de l'éditeur en fait un avantage, arguant qu'il est plus simple de traiter une seule photo que d'en superposer trois... Mais elle n'explique pas - et pour cause - comment on peut aller chercher des détails dans une zone brûlée ou obscure d'une photo unique, alors qu'une série de prises de vues à diverses expositions offre évidemment une gamme plus large. En tout cas, la version 7.0 ne sera pas celle du « vrai HDR » sur DxO.

Je signale, à l'usage, que le réglage d'intensité, dans cette palette, est le plus générateur de bruit, davantage encore que celui de la netteté (voir plus loin). Pour les photos lourdement menacées par le bruit, il est préférable de mettre l'intensité à zéro, quitte à récupérer la luminosité avec d'autres paramètres. Il n'en manque pas. Mais un passage par Photoshop Eléments ou Lightroom, par exemple, peut compléter le travail.

Trois choix automatiques : léger, moyen, fort. Intensité réglable, points noirs et points blancs, gamma et rayon gamma, préservation des ombres et des hautes lumières (très utile), contraste général et local. Le contraste local complète, à mon avis, le réglage de netteté (voir plus loin). Mais il ne faut pas en abuser, au risque d'augmenter un bruit déjà présent et de destructurer le détail de l'image. Comme pour tous ces réglages de précision, il est nécessaire de zoomer : ce n'est qu'à cette condition que les défauts d'excès apparaissent.

Le vignettage est très bien corrigé au curseur et se complète d’une amplification à mi-champ. En général, la correction automatique suffit (je m'entête à mettre deux t au néologisme "vignettage", puisque "vignette" en prend deux, et que "toilette" donne incontestablement "toilettage", mais c'est discuté).

Enfin, une courbe des tons, en RVB, rouge, vert et bleu. Celle-ci est très pratique pour améliorer la gamme dynamique : le réglage en "s", avec un choix de points multiples, peut donner des résultats spectaculaires à partir d'une image trop sombre ou trop claire (attention au bruit, encore et toujours, qui monte avec l'éclaircissement des zones sombres).

Couleur

- Balance des blancs, avec pipette, réglette et curseur (du chaud au froid), vibrance. Cette dernière option joue sur le renforcement des couleurs choisies. Le réglage multipoint, selon certains avis, n'a pas atteint un bon niveau d'efficacité. De toute façon, c'est un "plus" dont on peut se passer, grâce à la richesse des autres réglages.

- Rendu des couleurs : intensité. A régler en zoomant. Plusieurs choix automatiques sont proposés, particulièrement destinés au RAW : par défaut (usine), boîtier (à partir d'une liste), film positif couleur (trois Fuji, Ektachrome et Kodachrome).

- Contraste, saturation et luminance, pour chacun des canaux ou globalement.

- Options de rendu : original, paysage, portrait, noir et blanc, sépia.

Attention : passer de la couleur au noir et blanc par cette option n'est pas satisfaisant. Il est préférable d'éviter le rendu standard de désaturation, plutôt terne, et de jouer sur les réglages chromatiques. Un vrai mélangeur de couches serait le bienvenu. Pour le moment, les logiciels d'Adobe font mieux. Je recommande un article remarquable sur le sujet, publié dans le numéro 21 de Compétence Photo (mars-avril 2011), ainsi qu'un très bon dossier du numéro 236 de Réponses Photo (novembre 2011). A lire et à archiver.

Géométrie

- Distorsion, réglable par fisheye, barillet ou coussinet. Du classique, mais efficace. Avec cette option, on peut faire du portrait au 18 mm : les déformations, que certains prennent pour une accentuation de perspective (voir ici), peuvent être corrigées dans une large mesure. L'automatisme permet même des corrections de distorsions complexes, en fonction des défauts de détail relevés par le labo DxOLab et enregistrés dans la base de données, ce qui n'est encore égalé par aucun logiciel du genre.

- Perspective/horizon. Une réglette permet de remettre à l’horizontale une image cadrée de travers (banal). Quant à la perspective, elle est réglable horizontalement et verticalement. Plus efficace encore : on peut poser deux lignes de redressement, qui corrigent la perspective localement. En fonction de la position de ces lignes, de leur longueur et de leurs extrémités, qu’on modifie à la souris, l’image se déforme à volonté. Grâce à cette option, ont peut affiner plus précisément les volumes qu’avec un simple basculement global, vertical ou horizontal, lequel ne peut gérer l’ensemble des parallèles dans un décor complexe. Il faut une certaine habitude pour obtenir des corrections satisfaisantes, et une modification minime peut faire exploser l’image. Mais cette option, bien maniée, remet d’aplomb n’importe quelle perspective… ou en crée une nouvelle, par exemple en mettant un terrain en pente devant un mur qui reste vertical.

- Un recadrage est également proposé, soit libre, soit en fonction d’une liste de proportions. Toute opération qui rogne l’image, ce qui est fréquent dans les corrections de perspective, offre un recadrage automatique. La version 7.2 améliore les possibilités, notamment en inscrivant une grille qui permet de placer les divers sujets de l'image au millipoil dans le cadrage.

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Les murs restent verticaux, le sol penche... Cet effet ne peut pas s'obtenir par un simple basculement global. Il est effectué grâce aux lignes de redressement des parallèles. Une légère ovalisation du globe subsiste, qu'on doit pouvoir éliminer tout à fait. Un peu de murs et de carrelage, coupés par le recadrage, ont été récupérés avec Photoshop Eléments. Le contraste et la netteté ont été améliorés selon le paramétrage automatique.

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Les lignes de redressement des parallèles sont repérées sur l'affichage du haut par des flèches rouges. La fenêtre du bas montre les corrections automatiques de base, couleur, contraste, netteté, etc., en plus du léger redressement de perspective. On note la perte d'image, en bas, à gauche et à droite, et le recadrage automatique opéré par le logiciel.

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Attention : le maniement de ces lignes de correction nécessite doigté et entraînement.
Traiter ainsi un cortège présidentiel peut passer pour un attentat terroriste.

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Une structure simple comme celle-ci (clocher de la cathédrale de Grenade) est facilement redressée par simple basculement. La perte de surface est sensible, de sorte qu'il vaut mieux cadrer large à la prise de vue, en prévision du redressement.


Détail
       Ces données sont améliorées dans la version 7 (mise à jour prochaine du sujet).

"Netteté de l'optique" : deux réglettes (intensité et taille) permettent de pousser ou non la correction. On peut ne pas y toucher, mais il est aussi possible d'améliorer l'accentuation par ce moyen. Un excellent article du N° 332 de Chasseur d'Images (mars-avril 2011) suggère de remonter de -0,5 à 0 le réglage par défaut de la netteté globale, voire à +1 "pour une image franchement croustillante". Comme toujours, vérifier au zoom qu'on n'altère pas le détail.

Suit le réglage "masque de netteté", qu’on retrouve sur les logiciels d’Adobe et même sur le gratuit Gimp. Les trois paramètres sont nommés intensité, rayon et seuil. Cela n’appelle aucun commentaire particulier : c’est d’une efficacité remarquable, et on ne saurait s’en passer, pour rendre du mordant à une image un peu molle. Mais attention : on finit vite par trouver toutes les images molles, et l’abus de cette fonction peut être dommageable. Les excès détériorent le détail, ce qui apparaît dans les grands agrandissements. Il est donc raisonnable de ne pas dépasser 150 pour l'intensité et 1 pour le rayon, selon les avis de spécialistes, le seuil pouvant être fixé à zéro (étendue maximale de la correction) ou légèrement plus.

Suppression des poussières affectant le capteur, par pinceau à taille réglable.

Bruit RVB
      
  Ajout d'une nouvelle fonction dans la version 7 (précisions à venir).

Réduction en chrominance et luminance, correction des gris et suppression des pixels morts, en zoomant sur une zone significative (un à-plat sombre, généralement). Le système est plus efficace et complet sur les photos en RAW qu'en jpeg. Cette option ne s’entend guère avec la précédente, c’est connu : plus de netteté accroit le bruit, moins de bruit détériore la netteté. Il faut composer avec ce choix. La fonction de réduction de bruit de DxO est considérée comme excellente par la presse spécialisée, en comparaison de ce qu'offrent d'autres logiciels, sensiblement plus coûteux. Il est donc inutile de se lamenter sur un résultat qu'on juge insuffisant, en se disant que l'herbe doit être plus verte chez le voisin : on n'obtiendrait guère mieux avec un concurrent.

Aberrations chromatiques

Une coche agit sur les franges colorées. Ces fameuses franges, le plus souvent violettes, sont dues à la dissociation de la lumière traversant l’objectif, à certaines focales et certaines ouvertures. Elles sont visibles au bord des lignes à fort contraste, sur une largeur de quelques pixels. En fait, cette dissociation se répartit sur l’ensemble de l’image, même si on ne la repère pas en dehors de ces lignes de contraste, et la netteté s’en ressent. Les objectifs haut de gamme nous les épargnent dans une large mesure, mais la plupart des autres en sont affectés. DxO supprime presque complètement le défaut en recalant les diverses couleurs de base.

C’est l’un de ses principaux avantages, qui justifie à lui seul son achat si on utilise un objectif d’une marque différente de celle de l’appareil (le logiciel intégré à l’appareil remédie le mieux possible à l’inconvénient, mais pour les objectifs maison). Dès lors, autant travailler directement en RAW et se concentrer sur le dématriçage que propose DxO. Les avantages du RAW sont si nombreux que la plupart des spécialistes dédaignent le jpeg, mais le sujet sort de notre cadre (voir aussi et surtout ici).

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Des franges violettes sont visibles sur la photo originale (à gauche). Le traitement DXO les réduit considérablement (à droite). On constate l'amélioration générale de piqué qui en résulte, en plus de la légère correction de netteté effectuée automatiquement, ici, ou accentuée manuellement (on s'en rend mieux compte en cliquant sur la photo pour la voir en taille réelle).

    

       DXO Mark : le jugement impitoyable des matériels

       Pour établir ses références boîtier-objectif, DxO dispose d'un labo dont les mesures font à ce point autorité qu'on commence à parler de « norme DxO ». D'où la tentation, pour cette marque (française, rappelons-le), de publier un palmarès des meilleures optiques en association avec un certain nombre de boîtiers courants. Les mesures sont d'autant plus rigoureuses qu'elles sont opérées sur les fichiers RAW, donc bruts de décoffrage, ce qui place tous les matériels à égalité. Les résultats sont publiés (en anglais) sur le site DxO Mark. Attention : le jugement est impitoyable ! Les surprises ne vont pas manquer, notamment sur la tenue remarquable des objectifs Sigma, associés à des boîtiers Canon. Surprises bonnes ou... mauvaises. Je dois dire qu'au vu de ma propre configuration, j'ai fait grise mine. Heureusement que DxO est là pour remédier aux carences ! Mais la consultation de ce palmarès est aussi un moyen, avant achat, de s'orienter vers le meilleur couple.


       DxO Film Pack : module utile ou inutile ?

Depuis septembre 2010, un module complémentaire, DxO Film Pack, ressuscite l’argentique en proposant les rendus d’un grand nombre de marques et sensibilités de pellicule, jusqu’à reconstituer un grain. Il est possible (comme pour DxO Optics Pro, d’ailleurs), de télécharger une version d’essai complètement fonctionnelle, sans même un filigrane à la sortie, ce qui est très fair play. Les premiers tests ne m'avaient pas paru convaincants... On en est aujourd'hui à la version 3.1 (mise à jour en même temps que DxO Optics Pro), et il faut reconnaître que le logiciel a été enrichi et amélioré au point de devenir vraiment intéressant.

Il simule le rendu d'une soixantaine d'émulsions. De plus, le post-traitement des photos permet maintenant des réglages de l'exposition et des couleurs, et on trouve un très utile mélangeur de canaux pour le noir et blanc, ainsi que quelques filtres. DxO Film Pack peut être utilisé seul ou en plug in de DxO Optics Pro, Photoshop, Lightroom et Aperture.

    Le prix a été revu à la baisse. Les premières versions paraissaient un peu trop maigres pour être vendues une centaine d'euros. La version 3.1 est actuellement proposée en promotion de Noël à 49 € par l'éditeur, et à 49,90 € chez Digit Photo, ce qui devient très attractif.

 

CONCLUSION

Le slogan publicitaire « Repoussez les limites de votre appareil photo » me paraît justifié. DxO est un logiciel complet pour ce qu’on peut en attendre : l’amélioration de la qualité et du rendu global d’une photo, un excellent dématriçage du RAW et rien de plus. Le logiciel est facile d’emploi, avec des menus d’aide suffisants pour se lancer. Une utilisation pleinement efficace nécessite un minimum de connaissances, mais il n’y a pas besoin d’être un expert pour profiter de la plupart des fonctions. L’automatisme proposé est déjà efficace, et on ne tarde pas à trouver tout seul de meilleurs réglages, étant entendu qu’il n’y en a pas d’universel, chaque photo à traiter étant différente d’une autre.

Le RAW est reconnu et développé, quel que soit le système natif (à l'exception, pour le moment, du format .raf du Fuji Finepix X10). L'une des fonctions de correction lui est d'ailleurs exclusive (bruit). Plusieurs choix de sortie sont possibles, en format (jpeg, tiff, tiff 8 bits et modèles dng), taille web (600 et 800 pixels), impression (6 et 12 pouces), dossier. La photo originale est préservée dans tous les cas, le nom du fichier de sortie étant simplement complété d’une mention « DXO ». Le poids du fichier produit  dépend évidemment du traitement. Un recadrage important le réduit, une quantité de corrections tend à l'alourdir. Il va de soi qu'un RAW donne un jpeg beaucoup plus léger, au moins de moitié. Un mot du temps de traitement : il est fonction des caractéristiques de l'ordinateur, ce qui n'étonnera personne. DxO assure que la version 7 accélère le traitement jusqu'à un facteur de quatre (j'ai constaté jusqu'ici un doublement de la vitesse, ce qui est déjà appréciable).

 

Les plus

+ Bonne ergonomie, relative facilité d’utilisation

+ Prise en compte de très nombreux couples appareil-objectif

+ Corrections efficaces et utiles

+ Version d’essai d’un mois entièrement fonctionnelle, sans filigrane

+ Rapport qualité-prix satisfaisant

+ Aide en ligne réactive

+ Passerelles avec Lightroom

 Les moins

- Toujours pas de traitement HDR mulitiphoto (à l'étude)

- Absence de mélangeur de couches pour le noir et blanc
          (mais présent sur Film Pack)

 
Mise à jour du logiciel (payante des versions 6 aux versions 7) :
la dernière est la 7.2 Accessible ici.

 
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16 décembre 2010

Le débat de la retouche

Les photographes de presse se livrent-ils de plus en plus à des manipulations qui défigurent les représentations de l’actualité ? Jean-François Leroy, président du festival Visa, se le demandait, à l'été 2010, en relevant : « On accentue à l’excès, on dramatise les nuages, on joue avec les couleurs, on ajoute de la couleur. Et la réalité, dans tout ça ? Vous connaissez le ciel pourpre de Port-aux-Princes strié de nuages roses ? Les gravats si blancs qu’ils en deviennent éblouissants ? Une réalité travestie, transformée, arrangée, pour satisfaire je ne sais quel esthétisme… »

 Dans une tribune de la revue Réponses Photo parue en septembre dernier, le journaliste spécialisé Bernard Batais reprenait ces critiques. Il enfonçait le clou en concluant : « Etre un auteur, c’est d’abord savoir se servir de son œil, ressentir le monde et les choses, faire preuve de sensibilité, faire parler l’émotion. Ce que ne fera jamais un logiciel. »

Ces rudikB392_d84f3commentaires s'inscrivent dans un débat provoqué par la disqualification du photographe Stepan Rudik de son prix World Press, dans la catégorie "images de sport". Motif de la sanction : l'effacement d'un pied qui parasitait la photo, elle-même recadrée serrée, passée en niveaux de gris et granulée. Seul ce petit bout de pied gommé a retenu l'attention des censeurs, après coup, le reste n'ayant d'abord choqué personne.

      Pourtant... En photographie, je ne suis sans doute pas un phœnix, mais quarante ans de presse écrite m’ont laissé quelques souvenirs. Notamment celui des ateliers de retouche qui jouxtaient les labos photo des quotidiens, à l’époque des rotatives au plomb. Les trames utilisées étaient si grossières qu’il n’était pas question d’envoyer à la photogravure des épreuves telles qu’elles sortaient du glaçage. Il fallait estomper les détails sombres, accentuer les lignes de relief, effacer les défauts, éclaircir les décors trop lourds. Et on ne faisait pas dans la dentelle : on travaillait au pinceau, à l’encre et à la gouache, les photos de presse finissaient par ressembler à des lavis grossiers. Même au début de l’offset, dans les années 1970, on a continué à massacrer ainsi la « réalité ».

Penchant naturel

Ce n’est qu’avec l’arrivée du numérique, précisément, qu’on a tourné le dos pour de bon à ces pratiques. Ce n’est pas si vieux, on peut se le rappeler. A une regrettable exception près (voir l'encadré ci-dessous), le quotidien français auquel j’ai collaboré jusqu’à ma retraite, en 2005, n’a plus alors publié que des illustrations authentiques (je ne parle pas des images publicitaires, évidemment). Et si les photos étaient retouchées en amont, au niveau des agences, il ne s’agissait que de manipulations invisibles du lecteur, sans supercherie, très en-deçà de ce qui se pratiquait précédemment et tout à fait admissibles, voire nécessaires.

Ces réactions de spécialistes, mises en perspective, ne sont-elles pas un peu excessives ? On est toujours tenté de compenser ses faiblesses par une utilisation abusive des moyens techniques, et ces coups de gueule ne laissent pas insensible un pratiquant de bonne volonté. Mais le désir de rattraper a posteriori des défauts auxquels on a toujours été confronté, ce que les équipements modernes permettent mieux que jamais, n'est-ce pas un penchant justifiable, à tout le moins naturel ?

Les mêmes spécialistes qui crient haro sur Photoshop nous expliquent qu’il ne sert à rien de monter un objectif médiocre sur un bon boîtier ; que le but est d’obtenir le meilleur piqué possible, le meilleur relief, la meilleure dynamique, le meilleur contraste, ce vers quoi on tend avec des objectifs à 5 000 €. Mais au nom de quoi serait-il interdit de corriger les défauts de son optique plus modeste, à l’aide d’un bon logiciel ? Tous les zooms (c'est-à-dire 70 % de la vente d’objectifs) présentent une dose de vignettage, d’aberrations diverses et des franges violettes, à certaines ouvertures et certaines focales. Pourquoi faudrait-il conserver ces anomalies, lorsqu’on peut les supprimer ?

Dès lors, où s’arrête la correction légitime et où commence la manipulation contestable ?

J’ai la réponse, moi qui franchis allègrement la ligne jaune (je peux me le permettre, vu mon absence totale de notoriété). Mais, même si mes tripatouillages vont parfois plus loin qu’il n’est admis, qui peut me dire que je ne ressens pas « le monde et les choses », que je ne fais pas «parler l’émotion » ? Pourquoi l’œil serait-il plus efficace un instant avant la prise de vue que devant l’écran d’ordinateur ? Un logiciel ne fait rien, certes, mais un appareil photo non plus. Rien sans l’œil et la main, dans l’un et l’autre cas.

Accommoder un peu le réel

       Et la liberté de création, dans tout ça ? Je crains qu'on n'ait pas encore soldé la guerre du XIXème siècle entre peinture et photographie. Entre le peintre qui prend son temps, touche et retouche, et le photographe lié à l'instantané, à la fraction de seconde présente, et qui n'aurait pas le droit de s'en affranchir.

       Lorsque le baron Gros peignait une scène de bataille, seule illustration possible des campagnes de Napoléon, personne ne lui reprochait d'accommoder un peu le réel à l'attente du consommateur. On l'accuserait même aujourd'hui de « bidonner », car il travaillait évidemment dans son atelier, loin de la mitraille.

Le_Radeau_de_la_Meduse
Le Radeau de "La Méduse", par Théodore Géricault (1819).
«
Une réalité travestie, transformée, arrangée, pour satisfaire je ne sais quel esthétisme... »

Bonaparte_Arcole
Bonaparte au Pont d'Arcole, par Antoine-Jean Gros (1796).
On n'est même pas sûr de l'authenticité du fait d'armes.

Bonnot
La mise hors d'état de nuire de la fameuse bande à Bonnot par le chef de la Sûreté,
Xavier Guichard, le 15 mai 1912 à Nogent-sur-Marne.
Une imagerie d'Epinal et un délire journalistique de plusieurs semaines.

Lib_ration_Phnom_Penh
La "libération" de Phnom Penh par les Khmers rouges, en 1975, a fait deux millions de morts.
Cette une de Libé est d'ailleurs la seule qu'on trouve encore sur Internet, parmi de multiples occurrences.
Le Monde est beaucoup plus discret sur la sienne, qui a disparu des archives publiques...
Dans la presse, à laquelle j'ai consacré quarante années, les mots mentent plus que les photos.
Mais les disqualifications et les amendes honorables y sont fort rares.

Cartier-Bresson, qui entendait laisser une bordure noire sur ses épreuves pour bien montrer qu’il ne recadrait même pas, s'en remettait à un autre du soin du tirage et disait se désintéresser de ses photos, une fois qu'elles étaient prises, seul le geste initial l'intéressant vraiment. Une telle philosophie est-elle applicable au commun des photographes ? Est-elle seulement sincère ou procède-t-elle d'une dose de coquetterie ? C'est le vieux débat de l'«instant décisif». Je n'ai pas qualité pour le trancher, mais force est de remarquer que ce principe d'esthète hors du commun, prôné par le Commandeur «HCB», ne fait plus l'unanimité. D'ailleurs, dès lors qu'on retient un «instant décisif» parmi trente-six, sur une planche-contact, et qu'on ne montre le reste à personne, est-ce qu'on ne transgresse pas déjà la règle dont on vante la limpidité ?

En l'occurrence, beaucoup se demandent ce qui est le plus authentique, en photographie, de la spontanéité ou de l'apparence (réussie) de la spontanéité. Il n'y a pas bien longtemps qu'on sait que Doisneau a fait « jouer » le fameux Baiser par deux passants. Lorsqu'on regarde la photo avec cette nouvelle information en tête, tout paraît affecté : la cadrage rapide, avec un dos en premier plan et un passant coupé à droite, le personnage flou à l'arrière-plan, alors que les sujets principaux sont arrêtés et que Doisneau avait le temps (et le talent) de «mieux» composer son image. Pourtant, personne ne s'offusque... Selon Alexandre Dumas, qui s'y connaissait en réinvention de la vérité, mais qui n'était pas moins grand pour autant, « on a le droit de violer l'histoire, à condition de lui faire un bel enfant ». Et c'est toute la question.

lebaiserdutrattoir
Le Baiser du Trottoir. Robert Doisneau (1950). Ne bougeons plus...

Maintenant, pour participer à un concours, il ne faudra plus présenter que des photos accompagnées de leur fichier RAW et d'un exif détaillé. Après quoi, on risque de chercher un moyen de se passer du photographe, toujours soupçonnable de trahir la vérité par le choix de ses sujets et des angles de vue (Voir le sujet sur la proposition de loi de la députée Valérie Boyer).

Je sais que ces colères d'experts s’adressent surtout aux auteurs ambitieux, avec qui on peut être plus exigeant qu'avec de braves amateurs. Et en premier lieu aux grands reporters de presse pour les rappeler à un souci d'authenticité, dont ils seraient supposés s'éloigner par un esthétisme exacerbé. Mais l’expérience de la vie apprend qu'il vaut mieux se méfier des chantres de la vertu et des défenseurs des « vraies valeurs », si brillants et vénérables soient-ils. L’excès est souvent de leur côté, et leurs valeurs celles d'une humanité improbable.

(Voir ici un commentaire judicieux sur ce genre de sujet, découvert postérieurement à ma rédaction. Evidemment, j'y souscris. On trouvera par ailleurs, ici, un point de vue qui va au bout de cette contestation, jusqu'à l'excès, à la provocation. Cette fois, je laisse à l'auteur la responsabilité de son propos, mais ce n'est pas sans intérêt...)


La faute du Figaro

     En novembre 2008, Le Figaro publiait une photo habilement retouchée de Rachida Dati, alors ministre de la Justice, en faisant disparaître une bague un peu clinquante. Sans doute un responsable avait-il jugé que le bijou attirait trop l'attention, selon un scrupule qui n'aurait choqué personne à l'époque de la presse au plomb. Epinglé par une ligue de vertu, le quotidien fit aussitôt amende honorable et s'imposa de ne plus jamais  publier de photo d'actualité rectifiée. Le directeur de la rédaction, Etienne Mougeotte, s'en expliqua dans un billet d'excuses en parlant pudiquement d'erreur : « Le Figaro a publié mercredi dernier en première page une photographie  de Rachida Dati. Sur la photo originale, la ministre portait une bague qui a été effacée sur le cliché définitif. Ceci est une erreur dont nous nous excusons auprès de nos lecteurs. Dorénavant une règle simple sera observée au Figaro. Aucune modification ne pourra être apportée à une photo d'actualité à l'exclusion du cadrage et à condition que cela ne modifie en rien le sens de la photo. C'est en appliquant cette règle simple et impérative que nous éviterons le renouvellement de ce type d'erreur. »

Dati___FigaroOZAP - Buzz Actu & TV

 

Voir aussi : "Les masques tombent aux rencontres d'Arles"

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5 décembre 2010

Quelques essais de HDR...

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Sujet mis à jour le 2 juin 2011
(encadré final sur le nouveau logiciel Oloneo)

Le HDR (High dynamic range, c'est à dire "image à grande gamme dynamique") permet de restituer les détails d'une vue trop sombre ou trop grise, au lieu d'une image partiellement surexposée ou sous-exposée. Plusieurs photos, prises à des expositions différentes, sont assemblées à l'aide d'un logiciel spécial. L'usage du pied et d'une télécommande est indispensable. Il est nécessaire que l'appareil lui-même comporte une fonction "bracketing" de l'exposition, de manière qu'il n'y ait pas de réglage manuel entre chaque vue et que l'appareil reste rigoureusement fixe. Les moyens sont donc limités, en cas de vue mobile (personnes en mouvement, par exemple, même si le décor est fixe), car il deviendrait difficile de faire coïncider les vues. Mais on peut en tirer certains effets. D'autre part, les meilleurs logiciels réalisent des coïncidences étonnantes de précision, même en cas de prise de vue à main levée.

Le "bracketing" proposé sur la plupart des appareils ne permet que trois prises de vue, sur une échelle de deux diaphragmes. C'est insuffisant pour un résultat optimal. Cinq ou six photos, étalées sur une plage d'au moins autant de diaphragmes, offrent un bien meilleur rendu. Si on est doté d'un pied solide, au besoin lesté grâce au crochet présent sur certains, on peut opérer sans grand risque un réglage à la main, soit sur le diaphragme, soit sur la vitesse. Sur la sensibilité, cela me paraît moins efficace, du fait de la montée du bruit avec celle de l'indice ISO. La lumière étant souvent défaillante, dans ce genre de prise de vue, le bruit est à l'affût.

De toute façon, le traitement HDR, quel que soit le logiciel utilisé, produit du bruit. Parfois beaucoup. D'où une responsabilité particulière de l'opérateur : la nécessité de photos extrêmement nettes à la prise de vue et avec le moins de mouvement entre chaque prise, pour qu'un traitement antibruit puisse être appliqué après moulinage HDR sans trop de détérioration du piqué final.

Ces mêmes logiciels, comme les meilleurs modules de retouche, permettent aussi de faire du "faux HDR", grâce à leur capacité de correction.

De nombreux sites Internet en parlent. Mais personne ne le fera mieux que le sympathique Darth, qui a consacré un article de son site à ce sujet, avec clarté et simplicité.

D'autre part, la revue Phototech a réalisé un très bon dossier dans son numéro 11 de décembre-janvier.

 

DHR_moyenDHR_clairDHR_Sombre

Résultat avec EasyHDR Pro :

IMG3327_EasyHDR

Résultat avec Photomatix (je ferai mieux une autre fois, c'est sûr) :

IMG_3327_Photomatix

 HDR_tr_s_clairHDR_ClairHDR_Sombre

Résultat avec EasyHDR Pro (recadré) :

Porte_chambre_HDR__1024x768_

Autre série, nocturne, avec Photomatix (50,9 Mo en sortie pour le premier fichier !) :

Photomatix_lourd

Photomatix_sombre

 

Deux vues seulement de la mosquée privée des seigneurs de l'Alhambra à Grenade :

Alhambra_sombreIMG_2296

Résultat avec EasyHDR Pro (la netteté du décor extérieur est approximative, du fait de la prise à main levée sans que j'aie pris le temps d'utiliser le "bracketing", mais le résultat reste plus satisfaisant que je ne l'espérais) :

HDR_Alhambra_DxO__1024x768_

Essai "grunge" avec Photomatix :

Mosqu_e_Allhambra_Photomatix

 

Enfin, un effet qui ne doit rien à l'exigence du meilleur éclairage : le mélange de deux photos, d'un jet d'eau de Saragosse, en Espagne, l'une en pose longue (0,3 seconde, 100 ISO, 1:36.0), l'autre en instantané rapide (1/4000, 800 ISO, 1:5.6), au 80 mm à main levée. A partir de ces deux daubes, EasyHDR Pro a fait des prodiges...

IMG_2576_2IMG_2577_2

 

 















IMG_2237_2

























IMG_2577_2_6

 

 

Et Photomatix fait aussi des choses amusantes...

 

 

 

 

 

 

 

 


 

 

 

Quelques autres illustrations de HDR :

Galets_Easy
En trois photos avec EasyHDR Pro, sans forcer sur les effets spéciaux.

Galets_Pro
Même traitement avec Photomatix...

Galets_Light
... Et avec Photomatix Light.

 



Faux HDR

Cette image, comme les deux suivantes, a été prise en une seule vue, avec une pause d'une minute, à 2 heures du matin (ce qui explique le flou filé des nuages et de certains feuillages). Mais le très faible éclairage n'aurait pas permis une telle restitution des ombres sans un traitement avec EsasyHDR Pro, complété par des ajustements de détail avec DxO et/ou Photoshop Elements. Ces ajustements peuvent jouer notamment sur la balance des blancs, la netteté, le contraste de détail et la saturation, ce qui offre une multitude de nuances possibles. La plus "réaliste" est affaire de goût personnel, puisque, la nuit, c'est bien connu, tous les chats sont gris. Deux techniques possibles : soit réaliser plusieurs déclinaisons de la même photo (en RAW ou Tiff, c'est mieux) et les rassembler. Photoshop fait ça très bien, paraît-il. Soit traiter directement la photo malade, comme je l'ai fait. La première solution autorise des ajustements  plus précis. Mais, l'information de base étant la même dans les deux cas, je crains que la différence soit mince.

Dolus_nocturne_08_07_09_01H15__3__easyHDR_PRO_2_contouris__DxO__1600x1200_

Dolus_nocturne_08_07_09_01H15__4__easyHDR_PRO_2_DxO__1600x1200_

Dolus_nocturne_08_07_09_01H15__10__easyHDR_PRO_2_DXO__1600x1200_

Les vues suivantes, de jour et elles aussi avec une prise unique, auraient pu se passer d'un tel traitement. Mais le moulinage dans un logiciel de HDR et un module de retouche donne un résultat... intéressant (on ne manquera pas de remarquer la montée en bruit, sur des photos qui n'en montraient guère à l'origine).

Baudissi_re__1024x768_

Baudissi_re_bleue__1024x768_

IMG_3302

L_arbre__1600x1200_

Et là, on dépasse la limite du raisonnable, mais j'aime bien quand même (faux HDR, accentuation et un poil de postérisation pour faire ressortir la texture de la pierre) :
IMG_1083

Contrejour_du_soir_sur_l_Arc

La mesure d'exposition étant faite sur le ciel, comme il se doit, et alors que le soleil vient de se coucher, rien ne semble pouvoir sortir de l'ombre, notamment le petit groupe à droite. Pourtant...

Autre vue prise au même moment, au soleil couchant et en contre-jour. L'éclaircissement ferait disparaître les nuances du ciel. Le traitement par un logiciel spécialisé permet de conserver les plages claires en faisant ressortir les détails sombres. Mais le HDR, vrai ou faux, ne restitue pas des détails absents, que la zone considérée soit complètement noire ou, au contraire, totalement brûlée. Et on n'obtiendra jamais le contraste et la luminosité d'un éclairage direct. Le HDR n'est qu'un pis aller s'il n'est pas manié par un maître expérimenté, dans un but et dans des conditions mûrement réfléchis (voir le site de Darth).

IMG_1084

IMG_1084_easyHDR_PRO_2

 


Mais le HDR n'est pas réservé au numérique en couleur...

Plusieurs images argentiques, scannées à partir d'une pellicule, peuvent être fondues en une seule grâce aux logiciels cités ici, mais avec plus ou moins de bonheur. Dans l'exemple ci-dessous, Photomatix a parfaitement réussi la synchronisation de deux prises de vue, pourtant à main levée, alors que EasyHDR n'a pu assurer une parfaite coïncidence, pixel par pixel. Le logiciel a même réglé le problème de voitures en mouvement. On n'aperçoit qu'une espèce de chassis bizarre, dans le coin gauche, mais il faut le savoir... Etonnant, non ?

N_B_Etoile__11_

 



Photomatix Pro ou Light ?

Photomatix est proposé en deux versions : Pro et Light. La première est le must des logiciels de HDR. Elle offre une multitude de réglages, qui permettent d'affiner au mieux le résultat final, soit par fusion de plusieurs photos, soit par un traitement d'une seule en "faux HDR". De véritables merveilles sont réalisables, comme le montre une revue de photos du site. Mon propos n'est pas d'en présenter un test, encore moins un tutoriel, cela existe déjà, et mieux que je ne pourrais le faire (voir notamment ici). Une version d'essai est téléchargeable, complètement fonctionnelle et sans limitation de durée. Evidemment, l'éditeur n'offre pas ce qu'il vend par ailleurs, et les photos de sortie de cette version d'essai sont filigranées. Mais il y a de quoi se faire une idée précise de ce monument.

Il peut être tentant, si on n'a pas de gros moyens financiers, de se rabattre sur la version Light, qui coûte sensiblement moins cher. C'est une tentation à laquelle il est préférable de résister... La simple comparaison des interfaces donne déjà une idée des différences qui séparent les deux versions. Avec la Light, c'est simple, tout tient en une seule page de traitement, et c'est plutôt rudimentaire. En fin de compte, c'est encore dans le "faux HDR" que la Light est le plus efficace : il suffit de s'en tenir au réglage par défaut et de laisser faire le logiciel, à la rigueur en réduisant un peu la saturation. En principe, cette version est capable, comme la Pro et la concurrence, d'assurer la coïncidence de plusieurs photos qui ne sont pas parfaitement juxtaposées, par exemple si elles sont prises à main levée. Mais il vaut mieux ne pas trop y compter.

Je ne m'attarde un peu sur le sujet que parce qu'on n'en parle guère ailleurs, et pour cause. Attention, je n'ai trouvé sur le site aucun moyen d'upgrader une version Light vers une version Pro. Conclusion : pour le prix d'un plein d'essence, la version Pro ne décevra personne.

Capture004

Ci-dessus : l'interface d'entrée de la Light. Une ou plusieurs photos peuvent être introduites par copier-coller. L'ensemble des options de traitement figure sur l'image suivante... Quant à la coïncidence des trois photos, mal juxtaposées au départ, elle reste aimablement poétique

Capture005

 


Comment enlever un filigrane, sur les photos produites
avec une version d'essai ?

Réponse simple : on ne peut pas ! Et c'est normal, sinon personne n'achèterait la version payante. Bien sûr, on peut essayer de les bricoler avec un quelconque Photoshop, façon Bibi Fricotin. Mais c'est immoral, compliqué, et le résultat n'est heureusement pas garanti. Certains éditeurs proposent des versions d'essai non filigranées mais limitées dans le temps (généralement un mois). C'est le cas du logiciel de traitement DxO. Cela dit, avec Photomatix, les photos d'essai peuvent être débarrassées de leur filigrane après achat de la version Pro, à la condition qu'elles n'aient subi aucun traitement entre-temps.

 


PhotoEngine, le nouveau logiciel d'Oloneo

IMG_6940_HDR

Le nouveau logiciel PhotoEngine d'Oloneo est entré dans sa phase commerciale, après quelques mois de mise à disposition gratuite d'une version béta. L'expérience paraît concluante. Ce module de réalisation de photos HDR soutient la comparaison avec ses concurrents, le royal Photomatix et le convenable EasyHDR.

Ce logiciel présente plusieurs particularités qui le rendent très attrayant. D'abord une série de préréglages, de plusieurs options plus ou moins soft à des options plus ou moins grunge, en passant par des niveaux de gris (dont un infrarouge argentique), des sépia, des brouillards, des cyanotypes et diverses dominantes. La liste se trouve dans la colonne de gauche et il suffit d'en survoler les éléments avec le pointeur pour juger instantanément du résultat. Les réglages plus fins se trouvent dans la colonne de droite. Il est possible d'ajuster les couleurs et la saturation grâce à des curseurs verticaux, à la façon des égaliseurs des logiciels de traitement de son. Et c'est très efficace.

La fusion des photos, même prises à main levée, offre la même précision que celle produite par Photomatix. Un feuillage agité par le vent, par exemple, reste net, alors que la série bracketée s'étend sur une seconde et demie. Il en va de même pour un groupe de personnes, dont l'immobilité n'est pas complète. Il faut vraiment un mouvement rapide pour qu'un sujet se décompose, et c'est à peine perceptible. Par exemple sur cette vue d'une femme qui traverse une avenue à grand pas :

Mouvement_d_compos_
Le bras gauche, le bas du buste et les pieds sont devenus transparents...
Sur ce crop d'une vue au grand angle, les parties manquantes ont pris un peu d'avance.
Mais cette foule, peu soucieuse du petit oiseau qui va sortir (ci-dessous) est immobilisée
par l'instantanéité du traitement, comme si le logiciel opérait un choix entre
les diverses positions des multiples sujets pour ne garder que la plus nette.
Imaginons une pose de la durée du bracketing (1,5 sec.) : les flous filés domineraient.

Foule_immobile

L'ergonomie est évidente (heureusement, d'ailleurs, car le logiciel n'est proposé qu'en anglais). Quant à la vitesse de traitement, elle est nettement supérieure à celle de Photomatix. Il s'agit d'un logiciel original et pratique, qui pourrait bien donner du souci à la concurrence. Après une courte phase de remise commerciale. Voir le site officiel ici.

J'ai déjà publié plusieurs images réalisées avec PhotoEngine, dont une série visible ici et une autre .

Capt_110415_185949_007
L'interface principale de traitement.


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